Ca y est ! J'ai enfin mis le doigt dessus, j'ai enfin compris l'essence de la saga mission impossible depuis son virage avec Rogue Nation. Pourquoi c'est nul mais que tout le monde dit que c'est bien. Pourquoi je le regarde avec enthousiasme et que je l'oublie la semaine suivante. Pourquoi c'est naze mais efficace. Le raffinement de la médiocrité...

Pour certains c'est la drogue, pour moi ce sera l'alcool. J'ai enfin vu Mission impossible 7 en état d'ébriété, et ces circonstances insolites (mais pas inhabituelles ;) m'ont permis de me concentrer sur l'essentiel : l'émotion produite et le résultat. C'est très beau (esthétique très travaillée, chorégraphies chiadées et action millimétrée). La méthode "filmento" (pour ceux qui connaissent cette chaîne d'analyse ciné très connotée (elle encense Marvel et nombre de merdes commerciales sur l'autel de l'efficacité formelle, mais elle est cohérente avec sa logique, qui est d'ailleurs un angle d'analyse pertinent qui adoube aussi de bons films comme Calibre)) lui attribuera un 10/10, le film réussit tout : toujours contrarier les attentes du spectateur en lui retournant le cerveau avec de nouveaux enjeux, de nouveaux objectifs, bref du twist à la minute. C'est ainsi depuis l'épisode 5. Tout en soignant l'esthétique et en léchant le montage, d'une fluidité telle qu'elle coule dans les yeux avant de ressortir dans le pantalon, et cela en moins de 24 heures (ce qui explique l'incapacité des gens à résumer précisément le film).

On est dans la quintessence du vaporwave. Rien n'est palpable dans ce film, rien n'impacte le spectateur, car rien d'émotionnel ne nous touche ou ne fonctionne. La licence Mission Impossible a muté dans cet univers analgésique que constitue Marvel et tous ses dérivés, le film d'action sans saveur standardisé Netflix. Tous se ressemblent, seule la quantité d'argent injectée régule le flot de séquences d'action à pognon. Mais même quand on nous filme un carambolage en vrai dans ce genre de prod, ça n'a plus d'impact. C'est sec, propre, aseptisé, fade. Fade. Le raffinement de la fadeur. Le perfectionnement de la forme à tel point que le film ne dit plus rien, n'implique rien (ces enjeux démesurés qui en s'accumulant finissent par ressembler à une routine que se tapent les personnages dans leur vie d'espion, et routine pour les spectateurs qui se tapent continuellement ce genre d'enjeux en enchaînant les films interchangeables de leurs abonnements streaming). En surdosant les enjeux, le film se désamorce lui-même, comme toutes les bombes qu'il nous a toujours présenté. La quintessence du pétard mouillé, le summum du programme du mardi soir, le prochain cheeseburger deluxe, Mission Impossible 8 (ou partie 2), qui nous enverra encore plus de scène d'action, encore plus d'esthétique, encore plus de fadeur rythmée dans les mirettes. Avalée et chiée dans la foulée. Le goût était bon, mais je m'en souviens à peine. Je vais en rebouffer un peu. Ah oui, c'était bon, mais depuis mon dernier voyage aux toilettes, je n'en ai plus souvenir. Allez, je vais en revoir un. Le cycle coprophage a encore de beaux jours devant lui. Et le pire, c'est qu'on l'aime un peu, ce goût de merde. C'est efficace dans l'instant. Mais pitié, oser appeler ça du cinéma et nous dire que Tom Cruise a encore du respect pour l'institution... Oui, il réalise lui même ses cascades, mais à quoi bon risquer sa vie pour un divertissement aussi vide ?

Voracinéphile
5
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le 10 oct. 2023

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