Smalltown Boy
Fidèle à son propre travail, le grand documentariste américain Frederick Wiseman livre avec Monrovia, Indiana un film sans aucune once de gras, dépouillé jusqu’à l’os, jusqu’au fondement même de la...
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le 16 juin 2019
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Wiseman pose ses caméras, en tire un nombre incommensurable d'heures, et fait ensuite le montage de son film. C'est donc surtout par le montage que s'exprime le cinéaste. S'exprime, car prétendre à l'objectivité est un vain mot, et c'est à la fois l'intérêt et la faiblesse de Monrovia, Indiana. Intérêt, car cela accompagne un discours, qui n'est montré qu'en vocabulaire cinématographique, choix des cadrages, composition dudit cadre, ou simplement choix de ce que l'on a voulu montrer. C'est faire grandement confiance au spectateur. Faiblesse, car cela apparaît comme un jugement, et on peut se dire que c'est le film d'un réalisateur qui savait ce qu'il voulait montrer et qui, fatalement, l'a trouvé. Wiseman fait même preuve ici d'un humour inédit. Enfin quand je dis humour, ce n'est pas la franche rigolade non plus, évidemment. Mais quand même.
Sinon, concernant la construction du film, des enchaînements de plans montrent ce qu'il y a à voir pour cerner la localité de Monrovia, ce sont de belles images, signifiantes par elles-mêmes. Les longues séquences de délibération du conseil municipal viennent rompre l'idée d'un endroit figé dans le passé, comme auraient pu le laisser penser les cadrages.
Pour le reste, on ausculte les lieux de vie et les cérémonies qui rythment la vie des habitants. En un film, on cerne quelque chose de la vie des habitants. Une chose manque : la culture, bibliothèques, cinémas, alors que même à l'école on semble ne parler que de sport. Doit-on comprendre que l'endroit en est totalement dépourvu, ou cela est-il fait pour conforter la vision de l'Amérique des "ploucs"? C'est dans les manques que l'absence de tout commentaire se fait sentir, puisque le reste, on le voit.
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le 9 oct. 2025
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