Un futur et potentiel concurrent de Peter Jackson ?

Ayant collaboré en tant que technicien d'effets spéciaux dans pratiquement tous les films de Peter Jackson, Christian Rivers avait certainement acquis le savoir nécessaire et développer suffisamment d'expérience pour mettre en œuvre une réalisation avec un visuel et une technicité similaires à ceux de Peter Jackson. L'artiste avait travaillé avec beaucoup soin et finesse sur les différents effets spéciaux et animations de créatures pour des réalisations plus ou moins spectaculaires comme la version King Kong 2005, Le Monde de Narnia : Le Lion, la Sorcière blanche et l'Armoire magique ou Peter et Elliott le dragon.

Pour moi, il était le parfait artiste qui pouvait combiner le genre blockbuster avec celui d'un bon film de divertissement familial. Ce dernier avait déjà exprimé une grande motivation à ce projet en écrivant le story-board bien des années avant la sortie du film, comme un vrai passionné qui ne perds pas de temps à mettre les moyens pour atteindre ses prochains objectifs professionnels. Du coup, rien n'empêchait celui-ci de passer derrière la caméra et de diriger toute une grande équipe technique et artistique pour réaliser son tout nouveau projet cinématographique.

Ce que j'ai toujours apprécié dans le cinéma, c'est de m'évader dans de nouveaux mondes, de découvrir des environnements purement imaginaires et de me divertir comme jamais, cette réalisation a parfaitement rempli les objectifs demandés. Parmi les films post-apocalyptiques ayant vu jusqu'à maintenant, celui-ci m'a fortement marqué pour son visuel très bien maîtrisé et son univers truffé de merveilles techniques hallucinantes, comme les villes se déplaçant mécaniquement comme des créatures tirées de films fantasy ou de la SF.

Pour un premier projet, Christian Rivers savait apparemment utiliser une caméra et développer un univers comme il faut, comme si ce n'était pas la première fois qu'il se lançait dans une réalisation aussi ambitieuse que celle-ci. Certes, le scénario n'est certainement pas le point fort du film, il est assez classique et laconique pour vraiment se laisser totalement emporter. Cependant, l'artiste compense largement ce défaut par un savoir-faire technique qui se confirme dans toutes les scènes. Ce n'était certainement pas un défi simple à réaliser car sa plus grosse difficulté était certainement de tourner toutes les scènes dans des décors plus ou moins montés réellement, en faisant appel le moins souvent possible à la technologie du fond vert.

La caméra est toujours placée équitablement en fonction du déplacement des protagonistes, les sensations se font ressentir en toute sensibilité et l'action est carrément prenante à tous les coups, l'ensemble soutenu par un rythme effréné et dans une imagerie ressemblant pas mal à du Steampunk carrément hallucinante. L'univers est très intéressant et particulièrement curieux, il y a une certaine approche contextuel entre la science-fiction et le fantastique qui m'a pas mal intrigué, avec des personnages hors du commun, tous campés par une pléiade d'inconnus qui jouent très bien le jeu.

Certes, les personnages sont un peu mal écrits mais agissent plutôt bien dans leur environnement incertain et hostile, il y a toujours un mystère qui se développe sans qu'on comprenne vraiment ce qui se passe, c'est fort en tension et très engageant visuellement. Malgré cette belle réussite à mes yeux, nous n'aurons probablement pas l'occasion de revoir l'artiste à l’œuvre de nouveau, le film a connu un échec cuisant au box-office et c'est fort regrettable. 8/10

Soixante minutes suffisent pour amener l’humanité au bord de l’extinction.