Une fin qui a du panache.

Je ne partais pas vraiment acquis à la cause. La bande annonce ne m'avait pas vraiment enjaillé. Elle ne me laissait pas l'impression que cette fin pourrait s'inscrire au niveau de Skyfall et de Spectre qui sont, pour moi, deux excellents (peut-être les meilleurs ?) James Bond.

Quand j'ai vu une durée de 2h43, j'ai eu encore un peu plus peur. Peur qu'ils étirent inutilement le récit pour offrir artificiellement une fin en grande pompe à l'ère Daniel Craig.

En sortant de la salle de cinéma, toutes mes craintes étaient balayées. Ils ont simplement très mal vendu leur film.

Car il y a tellement plus (et mieux) que ce que nous laisse penser la bande annonce. Déjà, cette ouverture au ton complètement en décalage avec le reste de la franchise. On se situe dans le thriller, à la limite de l'horreur. On est prévenu d'entrée de jeu : ce film ne nous épargnera pas. Et c'est ce qu'il fait.

Des claques, le spectateur va en prendre jusqu'au bout. D'ailleurs, il y en a suffisamment régulièrement pour que l'on ne voit pas passer les 2h43.

L'histoire est suffisamment rythmée pour enchaîner les lieux et les péripéties, sans faire artificiel.

"Mourir peut attendre" est une fin digne de l'ère Craig. On y retrouve tout ce qui a fait son succès : un regard critique sur le monde actuel, de la froideur, du réalisme, des plans sublimes, de l'action, des décors naturels bien exploités et une excellente costumière.

Mais cette fois-ci, on va mettre l'accent sur 2 points plus inattendus : les gadgets et l'humour. Un humour acide, fait d'une petite phrase lancée de façon désinvolte de temps en temps, mais qui fait souvent mouche et qui semble naturel (contrairement à l'humour de Marvel).

Les gadgets, eux, sont probablement un hommage aux films qui ont précédé cette ère Craig. Ils ne font pas kitschs et s'insèrent bien dans le récit donc pour moi c'est un bon point.

Je serai en revanche plus critique sur les rôles secondaires qui, soit n'apportent rien, soit sont horripilants. Soit les deux : coucou la nouvelle 007 qui fait plus chauffeur de taxi (que ce soit en avion, en voiture ou en bateau) qu'agent secret. Elle n'apporte strictement rien à l'histoire hormis dire à James Bond "bouh t'es vieux et dépassé". Bof.

Quant à Rami Malek, 24 heures après, je ne sais toujours pas quoi en penser. Je pencherai pour l'option : c'est un bon acteur qui s'est dépêtré comme il a pu d'un personnage sans grand intérêt. La comparaison avec le Blofeld de Christoph Waltz fait mal évidemment : même dans une cage et les mains attachés, Waltz parvient à occuper l'écran et capter notre attention. Du grand art. Ce que je n'ai pas retrouvé avec Rami Malek, pourtant beaucoup plus libre dans son jeu.

Toujours est-il que les choix très courageux de scénario ou de réalisation ont fonctionné sur le spectateur que je suis. Et celui-ci est comblé par la fin donnée à l'ère Craig. Une fin qui a du panache.

Quoiqu'il advienne de la franchise, ces cinq films ont imprimé à jamais l'univers de 007. Il sera dur de rivaliser avec eux. La barre est désormais placée très haute.