Il est quasiment impossible d’évoquer le film de Gregg Araki sans en dévoiler l’essence.
Cela est d’autant plus dommage qu’un des bonheurs de l’expérience tient dans le fait que le film ne dit pas clairement où il va pendant le plus clair de son développement.
Quand je parle de bonheur, c’est évidemment une façon de parler, puisque le sujet principal évoqué, la pédophilie et ses ravages, ne nous plonge pas particulièrement dans une félicité débridée.

-Ceréales-ment parfois dégueulasse-

Pourtant, Mysterious Skin est bourré de petites choses intéressantes, qui contrebalancent une série de séquences parfois assez difficile à pleinement apprécier. Le travail sur le son (auquel j’inclue une B.O. quasi impeccable), sur le montage, allié à une performance réellement forte des acteurs (comparer la performance de Gordon-Levitt à son travail dans Don Jon, presque 10 ans après, est amusant), éclairent le propos sans ambiguïté. Qu’on aime ou déteste l’exercice, ils clignotent comme autant de signaux qui ne trompent pas: on est bien en présence d’un travail au caractère et au talent suffisamment marqués pour nous promettre quelques jours de digestion pour en apprécier pleinement l’impact.

-Coaching gagnant-

Ayant découvert ce Mysterious skin après Kaboom, je ne peux m’empêcher de les comparer et presque les opposer. Si certains thèmes (forts) sont récurrents (hétéro et homosexualité, présence extra-terrestre) ils divergent radicalement sur le fond. A un récit étrange au service du mystère pour Kaboom, Mysterious Skin répond sous la forme d’un film déguisé en mystère au service d’un discours final limpide.
Autant dire qu’on y perd pas au change.
guyness

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