Réputé pour ses comédies, Cédric Klapisch passe au thriller social avec Marie Gillain dont le rôle m'a beaucoup fait penser à celui qu'elle tenait dans L'Appât de Tavernier en 1995. Celui d'une jeune paumée sans présent ni avenir qui n'a pas l'air de prendre conscience de ses actes.
Pourtant, là, elle a un travail (elle est caméraman), un toit sur la tête mais ça ne suffit pas. Elle a envie d'argent (beaucoup) et d'une famille (pendant un temps : quand le commando commence à devenir un peu trop exigeant, elle va vite commencer à péter un câble). Gillain apporte sa force, sa fragilité et sa sensualité dans cet univers de machos. C'est celle qui est la plus complexe du groupe. Les autres n'étant que des truands à la petite semaine. Dans les préparatifs de leurs coups, Klapisch en fait des minables assez marrants.
- Qu'est-ce tu fous ?
- Je les encule tous. Rien à foutre.
- T'encule qui ? Papier peint ?
- Qu'est-ce tu lui as dit à l'avocat ?
- Qu'il aille se faire enculer.
- Et au juge, tu lui as dit quoi ?
- Qu'il aille se faire enculer avec l'avocat !
- Bon, d'abord, faut que t'apprennes d'autres mots que, heu, enculé. Tu reprends tes cahiers et tu retournes à l'école.
- Mais quelle école ? Je me suis fait virer.
- Ah, les enculés !
C'est le reflet d'une époque où c'est plus facile de voler que de se faire chier à travailler (que ce soit dans un cabaret ou un fast-food). La preuve, ils arrivent à braquer des bijouteries à visage découvert sans jamais se faire chopper.
Ah, et en 2002, c'était aussi le temps où un kebab et des frites, c'était 24 francs soit 3,60€. Pas 9€ comme aujourd'hui.