Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.

Jake Gyllenhaal alias Lou Bloom voit la vie en noir comme le montre l'affiche du film où il observe la ville derrière ses lunettes de soleil. En effet c'est pas vraiment le gars à voir la vie en rose puis les nécessités du boulot obligent il ne vit que la nuit tel un vampire qui se repaît du sang des victimes avec sa caméra.


Seul dans sa caisse pourrie à écouter les fréquences de la police on dirait Mel Gibson dans le premier Mad Max, c'est pas la même folie mais il y a une forme de décadence dans le personnage et dans l'escalade de trash médiatique.


C'est d'ailleurs un peu dommage que Lou soit tout de suite catalogué marginal et sociopathe même si Jake Gyllenhaal a vraiment la gueule de l'emploi. Puis passer de recéleur de plaques d'égouts à recéleur de vidéos trash il n'y a qu'un pas que franchit le scénario, la métaphore n'est pas des plus subtiles mais le film privilégie l'efficacité en allant à l'essentiel tout comme Lou qui distille les messages d'urgence au plus fort potentiel glauque avec son récepteur.


Le machiavélisme de Lou occasionne des scènes formidables de cynisme que renforce sa vision froidement entreprenariale du business. Il excelle dans les rapports de force n'hésitant pas à employer un S.D.F pour mieux l'exploiter ou à tyranniser la rédactrice du JT parce qu'il sait pertinemment qu'elle sera prête à tout pour booster son audience. Au début il s'était vu refuser un stage non rémunéré dans une entreprise du BTP et à la fin il se retrouve véritable patron de l'ombre d'une chaîne de télé, une ascension digne de Scarface.


Le summum du machiavélisme intervient lors de la course poursuite finale quand il met littéralement en scène les infos, il positionne plusieurs caméras pour avoir différents angles et fait des travellings avec sa voiture comme si Scorsese réalisait le JT. Bref un film extrême et efficace qui dresse une critique trash du journalisme mainstream actuel en allant voir dans ses coulisses sordides ce qui se cache derrière ces présentateurs tirés à quatre épingles.

Créée

le 14 oct. 2015

Critique lue 983 fois

archibal

Écrit par

Critique lue 983 fois

27
3

D'autres avis sur Night Call

Night Call

Night Call

le 30 nov. 2014

La nouvelle obsession de Jake !

Cette journée commençait bien mal pourtant, arrivé au cinéma pour découvrir que la séance de Night Call était complète et s'orienter par défaut vers celle de The Search n'augurait rien de bon...

Night Call

Night Call

le 25 nov. 2014

Tel est pris qui croyait prendre...

Lou est un petit escroc qui vit de larcins sans envergures. Seulement, il veut se faire une place dans le monde, et pas n’importe laquelle : la plus haute possible. Monter une société, travailler à...

Night Call

Night Call

le 26 nov. 2014

Un thriller haletant et sans compromis ! (Sans spoilers)

Ce film retrace donc le parcours de Lou, un jeune homme qui n’a pas fait d’études et qui se débrouille comme il peut pour survivre. Jusqu’au jour où il décide de se lancer dans une carrière de «...

Du même critique

Valérian et la Cité des mille planètes

Valérian et la Cité des mille planètes

le 27 juil. 2017

Luc Skywalker

Ca fait belle lurette que Besson ne m'a plus émoustillé avec ses films mais à l'annonce d'un tel projet c'était un peu revenu. Au même titre qu'un Ridley Scott par exemple la nostalgie de ses...

Mad Max - Fury Road

Mad Max - Fury Road

le 14 mai 2015

Les fous du volant

Enfin un film qui tient ses promesses, les multiples bandes annonces faisaient plus que saliver et je redoutais qu'elles aient défloré trop de choses sans parler de la déception qui suit...

Les Animaux fantastiques - Les Crimes de Grindelwald

Les Animaux fantastiques - Les Crimes de Grindelwald

le 14 nov. 2018

Jeu des 7 familles

Force est de constater que J.K. Rowling n'est pas aussi bonne scénariste qu'elle est romancière. L'univers étendu du "wizarding world" est un écrin exceptionnel qui représente l'intérêt majeur de...