"I’m gonna show you where its dark, but have no fear."

Forcément, avec un tel titre de film, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à la bande son de Drive, le morceau Nightcall de Kavinsky. Une fois passé ce petit délire - qui permet de trouver un titre à moindre frais - entrons dans le vif du sujet et sans trop spoiler.


Lou Bloom est un débrouillard qui se forme sur le tas : voleur d'acier d'abord, il se reconvertit rapidement en pro' de la caméra : les images chocs ça plaît, ça fait de l'audience alors les chaînes de télé' sont prêtes à payer pour avoir des images bien gore qu'elles diffuseront le plus rapidement possible. La course est donc partout : course pour arriver le premier sur les lieux où il y a eu de la casse, réarranger un peu la scène si besoin, pénétrer dans une maison sans y avoir été invité pour filmer de plus près... course du côté des chaînes d'infos pour diffuser rapido' et gloser un peu sur ce que l'on voit, trouver un titre choc (pas forcément chic) pour capter les esprits et... recommencer au prochain événement.


La course à l'image : comme ses affaires marchent bien, Lou se prend une voiture plus rapide, pour rouler plus vite, arriver toujours plus rapidement sur les lieux. Son arrivée fait grincer quelques dents du côté de ses concurrents mais on n'a pas de coups tordus. La concurrence peut donc être saine dans un tel domaine ? Malgré son allure assez cadavérique, Lou tient le rythme, a un langage châtié (merci Internet) et peut parler d'à peu près tout car il lit beaucoup et sur tous les sujets.


Il est le maillon d'une chaîne allant des drames du quotidien à la télé et aux réseaux sociaux. Est-ce qu'avoir de l'info' instantanée c'est bien ? Peut-on tout montrer ? Ici la logique suivie est simple : il faut tout montrer pour faire de l'audimat. On floute les visages, adresses... au besoin mais pour le reste on montre. Le monde du petit écran apparaît donc passablement détestable - du moins pour ceux qui prennent les décisions - et ceux qui se rebellent se font rapidement remettre à leur place. La concurrence entre les chaînes d'infos conduit donc à une situation sous-optimale : on ne montre pas ce qui est intéressant mais ce qu'on a eu - si possible en exclusivité.


Lou devient comme un poisson dans l'eau et finit par avoir de l'appétit, en veut toujours plus (argent, être mentionné à la télé, rencontrer les équipes...). Pourquoi se priver quand tout nous réussi ? Sa petite entreprise ne connaît pas la crise. La réussite de Lou est à la mesure de la "folie" de l'époque.


Un film qui rappelle que de temps en temps il est bon d'éteindre la télé', l'ordi', le téléphone... de se déconnecter de tout cela pour faire autre chose. Un film qui m'a donné envie de partir faire une longue ballade, loin de cet atmosphère enfiévré, stressé.

Anvil
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le 6 déc. 2015

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Anvil

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