Ni oui, ni non
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le 3 juin 2025
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Nino a la trentaine, et se rend chez le médecin pour un traitement contre une grosseur bénigne à la gorge. Le traitement en question s'avère être un rendez-vous pour une chimiothérapie : suite à une erreur administrative, Nino n'a visiblement pas été averti que la grosseur en question est un cancer.
Avec un sujet pareil, il aurait été on ne peut plus facile de tomber dans la chronique déprimante au possible des derniers instants d'insouciance d'un condamné. Ce piège, Pauline Loquès l'évite avec brio pour son premier long-métrage, s'attardant avec pudeur et délicatesse sur un aspect rarement évoqué dans les films mettant en scène la maladie : la période précédant le traitement, cet entre-deux au cours duquel le patient doit faire face émotionnellement à sa nouvelle réalité et au bouleversement total de ce qu'il tenait pour acquis.
Suivant l'adage bien connu selon lequel on ne se rend réellement compte de la valeur des choses que lorsqu'on est sur le point de les perdre, la réalisatrice accompagne son protagoniste lors de ses déambulations au sein de la capitale et ses tentatives d'annoncer sa maladie à ses proches, systématiquement contrariées par les événements ou par son propre déni inconscient. Une errance qui le mènera à faire un bilan de sa vie, et à pleinement prendre conscience de la richesse de sa relation avec sa mère (Jeanne Balibar, merveilleusement émouvante) et son meilleur ami (touchant William Lebghil), dans des scènes triviales d'une grande justesse et dépourvues de pathos. Sa rencontre inopinée avec une ancienne camarade de lycée perdue de vue (Salomé Dewaels) sera également pour lui l'occasion de retrouver symboliquement l'importance vitale du lien humain, un lien trop souvent coupé par les murs écrasants de l’architecture urbaine, contrés ici par la simple magie du montage et d'un talkie-walkie.
Véritable révélation du film, l'acteur québécois Théodore Pellerin illumine chaque scène de son regard à la fois touchant et fragile, transcendant le postulat de base plutôt sombre pour l'amener vers une conclusion tournée du côté de la vie et du courage.
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le 15 sept. 2025
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