8 d'un coup ! Pour ce film, Philippe Noiret a le plaisir de donner la réplique à 8 partenaires féminines, toutes célèbres. Belles scènes avec Elizabeth Bourgine, Andréa Ferréol, Gabrielle Lazure, Suzanne Flon, Stéfania Sandrelli, Laura Betti, Anne Roussel et Marie Trintignant. Dame ! Quelle distribution !
A ne plus savoir à quel saint (ou seins) se vouer !
5... mais pas d'un coup ! C'est, en effet, le nombre de cadavres d'hommes qui, en une semaine, juste au début de la saison balnéaire, s'échouent sur la plage d'une petite station du littoral bordelais. Endroit que connaît bien l'inspecteur incarné par Noiret, mais où il ne comptait plus revenir. Dix ans plus tôt, il l'a quitté à la suite d'évènements qui constituent la zone d'ombre du personnage... Chut !
Au fil de son enquête, a priori incohérente, ce flic très décalé va se retrouver confronté à ce passé peu honorable, tentant d'arrêter d'abord "ça", entre autodérision et ironie féroce. Cela s'aggrave avec le renfort d'un collègue (Guy Marchand). Comme ils se détestent, tout en comptant les corps livrés par la mer, ils noient le poisson quant à leurs véritables intentions. Les dialogues multiplient de façon jubilatoire les vacheries mielleuses entre ces deux "poulets au vinaigre" ! (petit coucou à Chabrol). Ce qui ne les aide pas à bien cerner toutes ces femmes au coeur de l'énigme, chacune une coupable possible. Les comédiennes sont à louer en bloc, mais leurs rôles manquent, hélas, un peu de chair !
Le face à face au masculin est sans conteste la partie la plus travaillée du scénario. On peut même soupçonner le réalisateur de n'avoir vu dans l'intrigue policière qu'un prétexte à un mémorable duo d'acteurs. Guy Marchand campe encore une fois avec justesse un être insaisissable en profondeur. Quant à Philippe Noiret, en policier à mi-chemin entre Columbo et Hercule Poirot, il maîtrise si bien son art qu'il traverse "Noyade interdite" sans jamais perdre pied !