Alors qu'un journaliste est envoyé sur place au congrès démocrate de Chicago en 1968, il va y découvrir les émeutes sur place, s'éprendre d'une jeune femme et de découvrir que son travail est contrôlé en sous-main par le FBI.
Medium Cool est un film très important, plus encore qu'à son époque, car il est un de ceux qui prend le pouls du pays au moment du tournage. Sous couvert d'une intrigue au fond bateau, Haskell Wexler va tourner comme s'il s'agissait d'un reportage, avec des scènes tournées comme tels, en plongeant notamment ses deux acteurs, Robert Forster et surtout Verna Bloom, au cœur de Chicago et sa convention démocrate, le moment précis où des émeutes violentes interviennent entre manifestants et les forces de l'ordre. L'effet est en soi fascinant, car on se dit que Verna Bloom pourrait être blessée, mais on la sent clairement désemparée, dans cette phase où elle recherche son fils parce qu'il se sont séparés. Tout comme Robert Forster, le journaliste en question, qui va filmer la convention et réaliser quelques plans où, de façon involontaire, on aperçoit le maire de l'époque, Richard Dailey.
Haskell Wexler a clairement voulu tourner une fiction dans les conditions du réel, dans un style repris de la Nouvelle Vague, en particulier de Godard, qui est une chose clairement fascinante. Cela va même jusqu'à une réplique qui va briser le quatrième mur, une voix qui semble parler au réalisateur, ou le même Haskell Wexler qui fait un cameo lors du tout dernier plan, comme pour assumer son côté réaliste.
Peu importe si le côté narratif, qui concerne à la fois la romance entre Forster et Bloom ainsi que le rôle du FBI, mais qui dit aussi quelque chose sur l'objectivité de l'information à l'heure où la guerre au Vietnam faisait rage, mais Medium Cool est un film passionnant, un peu décousu, mais sa proposition de cinéma est relativement inédite dans le cinéma américain d'alors et posera les graines du Nouvel Hollywood.