Le 05 Octobre 1961, par ordre du préfet de la police, un certaine Maurice Papon, les algériens sont interdits de manifester. Cependant, le soir du 17 Octobre, trente mille algériens vont braver l'interdit, avec trente mille personnes dans les rues qui demandent les mêmes droits que tout le monde, et à l'indépendance du pays nord-africain, alors en guerre. Il va y avoir une répression terrible des forces de police où encore aujourd'hui, on ne sait pas exactement le nombre de victimes, dont certaines ont été jetées dans la Seine.
Dès le lendemain, un collectif, où un des membres s'appelle Jacques Panijel, décide de tourner en toute vitesse un documentaire, en quatre mois, qui filme des personnes ayant participé à la manifestation ainsi que leurs proches, afin de rendre compte du calvaire vécu à cette période en France.
Il est impossible d'apporter un véritable jugement cinéphile quand on sait les conditions de tournage ; son véritable intérêt n'est pas de parler uniquement de ce 17 Octobre mais à travers cette date, de l'ostracisation de ces gens, qui sont régulièrement brocardés à cause de leurs origines, avec parfois des images assez dures où bon nombre de personnes ont reçu des coups de la police. Ce documentaire sera d'ailleurs censuré à sa sortie, comme s'il devait être caché par les autorités, pour être finalement diffusé en 1973 de manière discrète, et de connaitre enfin une réelle diffusion... en 2011, soit cinquante ans après les faits. Même si ça été tourné sous la rage, ou du moins une certaine forme de colère, Octobre à Paris est un témoignage très fort sur cette période noire de la France.