Aurora (comme "l'éveil"... Oui, c'est aussi fin que cela) est une employée qui s'ennuie beaucoup dans son quotidien : pas de véritables sorties, pas d'amis, pas de conjoint(e), et surtout un boulot redondant. Elle remplit des boîtes en plastique pour une société de vente en ligne (du style Amazon, comme le film n'a pas le droit de le citer directement), jour après jour, avec les "bips" pénibles qui s'enchaînent, avec le manager qui déboule si vous avez une seconde de retard (la productivité avant l'humain), de la bonne vieille culture d'entreprise ("Tiens, prends un gâteau, tu as fait des résultats excellents cette semaine.", plutôt qu'une prime ou une augmentation... On rirait, si seulement ce n'était pas exactement la culture de notre entreprise aussi, damned : si vous travaillez pour une entreprise, le film tape souvent juste, et ça fait très mal). On Falling est un film coup-de-gueule sur le capitalisme, sur la culture (infantilisante et jamais reconnaissante) d'entreprise, sur le quotidien de plus en plus solitaire (et fait de réseaux sociaux virtuels) des générations qui arrivent... C'est déprimant, mais nécessaire. En revanche, on ne peut que vous conseiller de voir le film en étant très réveillé, puisque ce dernier a eu raison de la quasi-entièreté de la salle (qui ronflait copieusement), car pour faire passer son message, Laura Carreira n'hésite pas à enchaîner les longs plans d'une femme qui remplit une boîte en plastique et "scrolle" (fait défiler avec le doigt) sur son téléphone, ou d'un groupe d'employés qui échangent à la pause repas de la série qu'ils regardent en ce moment, sans vraiment s'écouter... Oui, le film est vraiment très malaimable, indolent, mou, mais si l'on veut prendre la peine d'entendre le gros coup-de-gueule (très réaliste) qu'il a à pousser sur la culture d'entreprise, alors On Falling ne tombe pas à côté de la plaque.