le 25 avr. 2017
Jeeg in my pants
Banlieue Romaine, de nos jours, Enzo traine sur son sofa. L'appartement est merdique, le papier peint élimé, les meubles tiennent à peine debout. Lui, on le retrouve affalé comme une baleine échouée,...
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Petite curiosité qu’il me tardait de découvrir, Lo chiamavano Jeeg Robot m’aura malheureusement laissé sur ma faim : une semi-déception des plus nettes, le long-métrage de Gabriele Mainetti suscitant malgré tout une sympathie palpable mais... ce n’est clairement pas suffisant. Au rang de ses mérites premiers, notons tout de même qu’en sa qualité de petite production (moins de deux millions d’euros), le film s’en sort avec les honneurs : si nous pouvions craindre une imagerie fauchée, l’équipe de Mainetti sera parvenu à concilier économies plastiques et un semblant d’envergure, l’ensemble collant finalement assez bien à l’étiquette dramatico-fantastique de l’intrigue.
Mais qu’est-ce que Jeeg Robot au juste ? À l’origine, il s’agit du manga Kotetsu Jeeg auquel le film rend hommage de manière ostentatoire, celui-ci constituant tout un pan d’intrigue par l’entremise de la fantasque Alessia. La référence se lie ainsi aux péripéties du taciturne Enzo Ceccotti, qui au détour d’une haletante course-poursuite avec la police acquiert des pouvoirs surhumains : d’abord infortuné (acquisition accidentelle etc.), ce voleur de bas étage va peu à peu prendre conscience de ce nouveau potentiel hors-norme, de quoi mener divers larcins inimaginables en temps normal... mais ses ennuis ne seront que d’autant plus importants.
S’il fallait résumer les limites de Jeeg Robot, il conviendrait d’évoquer son incapacité à casser les codes et donc de proposer quelque chose qui soit au moins dépaysant : car dans la droite lignée de faibles moyens, l’atout premier d’une telle production devrait résider dans son écriture. Or, le long-métrage ne nous offre rien de neuf, celui-ci n’étant rien de plus qu’un mash-up des plus identifiables car à la croisée de Snatch (antagonistes décalés et autres petites frappes empêtrées dans un méli-mélo), Defendor (un « super-héros » se liant d’amitié avec une marginale) et... Bullhead (lourdaud mal léché insociable).
Nous pourrions pousser encore davantage la comparaison, mais tenons-nous en aux faits : Enzo se caractérise avant tout par un mutisme des plus prononcés, un goût immodéré pour le porno et... les danettes. Un portrait peu reluisant bien que l’on décèle une volonté patente de dresser une personnalité plus subtile qu’il n’y paraît : malheureusement, difficile de mordre tant l’empathie sera de bout en bout aux abonnés absents, sa relation tumultueuse avec Alessia semblant notamment forcée et donc aucunement crédible. Le rythme pose également souci tant son inégalité accentue le peu d’assurance transpirant de la narration, comme si celle-ci balbutiait son sujet tant bien que mal.
Et puis bon, il faut reconnaître que ce n’est de toute manière pas mirobolant : en dehors d’un récit pataugeant à de multiples reprises, il est finalement peu aisé de s’investir tant la mégalomanie de Fabio brille de son artificialité. Le duel instauré tant que bien mal entre celui-ci et Enzo fait également mine d’intervenir à bout de souffle, son utilité en berne illustrant alors le trop-plein d’idées mal ficelées de Jeeg Robot : s’il demeure une petite curiosité valant le coup d’œil, car empreint d’une ambition certaine, sa propension à grossir le trait tout en recyclant à tout va gâche donc le visionnage. Dommage.
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Créée
le 10 mai 2019
Critique lue 416 fois
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