Même Yann Moix a dit "c'est mal réalisé."

Et pour un mec à l'origine de Cineman, ça fout quand même les boules. Philippe Guillard, qui réalise On voulait tout casser, est le scénariste de Disco. On notera le fait qu'il y avait un scénariste sur ce film. A-t-on vraiment besoin d'encadrer des acteurs comme Franck Dubosc ? A-t-on vraiment besoin de l'appeler ainsi ? Certains ont Steve Carell. D'autres ont Noom Diawara. Et je ne suis pas raciste, j'aurais très bien pu dire Denis Maréchal.

On voulait tout casser ? Un titre superbe, empreint d'une mélancolie certaine,un titre qui fait écho, qui exprime le regret, le remord, même, une pause à un moment de vie. Ca, c'est ce qu'inspire le titre, pas le film. Kad Merad est l'acteur principal. Il est atteint d'un cancer et ne souhaite pas prévenir ses amis pour vivre ses derniers jours tranquille. Le film débute sur cette information, parce qu'à un moment donné le public ne va pas nous prendre le chou avec de la lenteur : faut avancer, on a une heure trente pour développer un sentimentalisme à deux francs six sous, pas sept, c'est pas Béla Tarr ici bordel. Et donc, ils se réunissent tous, lui est un peu en retrait, à la fenêtre. Durant tout le film, on le verra regarder la mer de gauche à droite, avec une petite musique des familles qui te braque une arme sur la gueule en te disant si tu chiales pas t'as vraiment pas de cœur. Parfois, il sourit parce qu'il voit des gens heureux dans le métro. Il vit sa vie par procuration, il aurait fallu le caser sur l'affiche car on n'avait pas assez compris je pense.

La bande de potes, ce sont des gens qui ont beaucoup de choses en commun. Benoît Magimel, le beau gosse des plages de Paname qui n'a jamais vraiment décollé. Si ça vous amuse de le trouver excellent acteur, c'est votre droit le plus strict. Moi aussi j'aime bien François-Xavier Demaison, surtout quand il fait Bitou le castor, quel acting. Tu as également Charles Berling, un homme tout à fait sympathique que j'aurais adoré avoir comme professeur de philo. Maintenant je ne savais pas qu'il était également comédien, je ne crache pas dessus, chacun réalise ses rêves, il ne dérange personne. On retrouve Vincent Moscato, ancien rugbyman et produit RMC, qui, et là je vais arrêter de déconner deux secondes, fait des choix de carrière vraiment couillus comme Protéger & Servir, Astérix aux jeux olympiques, Camping 2, Vercingétorix, Vive la France. Un peu à la sauce Daniel Day-Lewis, c'est un mec qui choisit ses rôles avec parcimonie et intelligence et qui donne de sa personne. Puis le petit dernier, Jean-François Cayrey, créateur d'une nouvelle profession, celle d'humoriste-raciste, tête à claque mais si peu, qui tient un rôle en or dans ce film. "Dostoïski", "Stain'Dal", j'en passe des vertes et des pas mûres, le mec superficiel au possible, jusqu'à acheter toute une bibliothèque sans jamais avoir lu, mais un jour il se rend compte que quand même il passe à côté de trop de choses et il en oublie sa femme et son enfant handicapé, alors je lui fais faire un petit tour de tondeuse et je fais plaisir à ma femme et tout rentre dans l'ordre car j'ai pris conscience de la vie et aimer est plus fort que d'être aimé ma petite couille en puissance.

Pour ce qui est des femmes, je serais tenté de dire lol si je n'étais pas en train d'écrire une critique tout à fait sérieuse. La place de la femme est inexistante, peut-être parce que c'est un film de mâles, et qu'elles ne sont ici que des faire-valoir. On voulait tout casser est l'archétype du film qui n'a aucun intérêt, le cul entre deux chaises, un peu comme la tante bourrée lors d'un mariage pendant les chaises musicales, qui va s'asseoir sur la tienne, donc sur tes genoux, et qui crée le malaise de la décennie. On voulait tout casser est torché avec les pieds de Pistorius, Montagné dit qu'il n'a jamais rien vu d'aussi inintéressant et Jamel applaudit des deux mains la mièvrerie léthargique du scénario.

C'est en-dessous de Valbuena.