Au début j’ai essayé de comprendre la logique du scénario. Autant vous dire que j’ai abandonné directement quand j’ai entendu le thailandais (Karaté Kid 2.0) chanter dans un karaoké. Du coup j’ai compris des choses dans le désordre :
- Ryan Gosling se bat comme une merde
- Je ne crois pas avoir vu un seul film où Bankok passe pour une ville où il fait bon vivre
- La musique la plus affreuse du monde est présente dans ce film : un mélange de crissement de violons et de portes qui grincent
- Il est totalement normal de traîner un mec par la mâchoire sur 10 bons mètres car il nous a simplement regardé
Plus sérieusement, ce film laisse vraiment perplexe. Chef d’œuvre ? Daube ? Si je devais choisir, je pencherai pour le chef d’œuvre… mais je ne suis pas encore remise de mes émotions pour choisir.
Détaillons un peu.
D’abord il y a les lumières. Ou l’absence de lumière pour être précise. Pendant 90% du film, NWR expérimente tous les jeux d’ombres possibles : Ryan Gosling plié (meurtri surtout) de façon à ce qu’il rentre pile poil dans la partie du mur éclairé, Kristin Scott Thomas filmée de façon à ce qu’on ne voit que son sang, des lumières tamisées, des filtres rouges, pleins de filtres rouges et encore plus de filtres rouges. Je savais que le cinéma était en crise, mais de là à faire sauter les plombs pour faire des économies…
NWR arrive à vous faire imaginer les pires scénarios et à vous faire un truc complètement inattendu. Dans l’ordre d’apparition, j’ai par exemple cru voir un mec pendu par les pieds et des corps accrochés à des sortes de tringles à rideaux. En fait, ce n’étaient que, respectivement, une statue et des ventilateurs. Encore un film de lui et je m’envole pour l’asile.
Je suis obligée de mentionner la scène de torture, celle dans le bar, qui dure à peu près 1000 ans, avec une ambiance « poupée de cire poupée de son » au paroxysme du glauque. On a le temps de tout imaginer, de tout visualiser, et c’est là la prouesse de NWR. On pense à tous les types de tortures possibles, ce qui nous permet de nous découvrir un côté bien enfoui de tueur en série. Mais on ne pense pas à l’oreille. Je ne spoile pas plus.
NWR a un jour dit « Croyez-le ou non, je ne prends aucune drogue, je ne bois pas, je ne fume pas ». OK, donc tu es soit un incroyable menteur soit tu es naturellement un psychopathe.
Daube ? Chef d’œuvre ? Des mois après l’avoir vu, je ne peux toujours pas choisir. Quoi que. Ce film continue à me faire cogiter. Allez, va pour le chef d’œuvre.