C’est l’histoire d’Anders, un ancien drogué qui sort de désintox et veut reconstruire sa vie. Sauf qu’à 34 ans il n’a pas beaucoup d’espoir sur ses chances de réussite. Mais ce n’est pas seulement ça. « Oslo 31 aout » c’est aussi des bribes d’histoires, de réflexions de personnes, des trentenaires, qui tentent de se retrouver dans la vie. Des rêves, des espoirs et des aspirations, parfois brisées. Un jeune père qui n’a plus beaucoup de temps pour lui ; une femme qui voit toutes ses amies avoir des enfants, sauf elle ; un homme qui tente de trouver ses marques ailleurs, mais finit par revenir à sa ville natale. C’est aussi des conversations surprises sur la terrasse d’un café, une jeune fille qui énumère tous les objectifs plus ou moins réalistes qu’elle aimerait accomplir, une qui raconte les doutes de son compagnon pour vivre avec elle.
Comme la ville, Oslo, qui voit des quartiers résidentielles se transformer en bureau, les gens changent, peinent à se reconnaître et se demandent où ils vont.


« Oslo, 31 aout » c’est des réflexions en voix-off du personnage, qui d’une façon presque poétique, parle de ses parents, de son éducation, de leurs choix, leurs opinions, des aspects les plus importants aux plus anodins.


Changement d’ambiance avec l’intérieur d’une boite de nuit. Un endroit hors du temps, où la musique provoque une espèce de transe. Un endroit propice aux rencontres, où les gens se délient et se révèlent à eux-mêmes. En rentrant au lever du soleil, contempler l’aube d’une nouvelle journée après une nuit pas comme les autres, l’expérience de la jeunesse par excellence, l’impression d’avoir la vie devant nous….
La musique électro sort des boites et baigne encore l’esprit des personnages. Mais dans sa tête, Anders a renoncé à se reconstruire. Ses brèves moments d’euphorie ne lui font pas changer d’avis, il continue de ne rien ressentir. A quoi bon continuer…


Quelques choix de réalisation curieux, les scènes se succèdent alors que l’on aurait aimé parfois qu’elles durent plus longtemps. Et comme c’est parfois le cas avec ce genre de film, l’objectif du réalisateur n’est pas aisé à comprendre : la fin survient sans qu’on s’y attende, laissant une impression un peu frustrante. Qu’a-t-il voulu dire ? Faut-il y voir une vision très pessimiste de la vie ? Que penser du personnage ?


De toute évidence, Anders avait du potentiel, beaucoup de soutient. Il aurait probablement pu s’en sortir. Faut-il l’en blâmer alors de ne pas avoir essayé, d’avoir abandonné ? Ou au contraire, comme le dit une citation du film, « si un homme veut abandonner, la société doit le lui permettre ? » Le film semble laisse aux spectateurs la liberté de se faire leur propre opinion, même si on aurait aimé avoir plus d'éléments de réponses.


Une ambiance particulière, intimiste et envoutante, malgré peut-être quelques défauts dans sa narration. Comme des conversations entendues à la terrasse d’un café, « Oslo, 31 aout » est un bref extrait d’une vie, commencé à un moment donné, la suite d’une multitude d’événements passés, et qui s’achève, à un moment donné, la suite laissé en suspens.

Enlak
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le 9 nov. 2016

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