mai 2010:

Le jeune Deray continue de se faire les dents dans le polar. Dans une production franco-italienne tournée chez le Caudillo, sous les auspices d'un Michel Audiard dont les dialogues fleuris sentent bon le cinéma de Papa (France) ou Mononcle (Québec). Bizarrement ils ne volent pas toujours très haut.
"Arrêtez de juger ma peinture!
- Je la juge pas. J'dis juste que c'est de la merde."
On a connu Michel Audiard plus inspiré. L'argot fait chanter le langage de ces messieurs mais le double sens est absent. Audiard se contente du service minimum.

Le scénario également. Sur une idée de départ mille fois abordée ailleurs (un rapt qui tourne mal), le film ne prend jamais son envol et en reste à des balbutiements peu énervés. Action passive, rythme nonchalant, dialogues peu percutants : les acteurs se trouvent un peu dépourvus d'os à ronger. Avec le peu qu'ils ont, ils se débrouillent pour faire exister leurs personnages, gesticulent un chouïa. Poussif.

Heureusement Deray manie bien son cinémascope, lui fait donner de la tension où il n'y en a pas vraiment.

Bref, c'est quasiment un beau ratage. Pourtant on ne s'ennuie pas non plus. On attend sagement que le film prenne une autre envergure.

Les actrices sont belles (excepté Géraldine Chaplin). Les acteurs ont de la bouille, les cadrages intriguent et maintiennent l'attention du spectateur. Quelques moments un peu tendus agitent le film, réoxygènent le tout.

Peu de surprises. Un film qui n'a pas marqué les esprits et qui ne le fera jamais probablement.
Alligator
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le 7 avr. 2013

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