Deuxième film de Yasuzō Masumura, Manji (ou Passion) est très différent du premier sur la forme, mais le fond reste assez similaire complexe, certes, mais captivant. Cela dit, sa longueur se ressent énormément, contrairement à La Bête aveugle où le temps passait à vitesse mac 20.
Bref, Manji raconte l’obsession désabusée d’une femme envers une autre, dans un cadre artistique. C’est là que naît une passion à la fois malsaine et enivrante : une femme fascinée par une autre, entraînée dans une descente aux enfers faite de mensonges, de mythomanie, de viol, de drogue, de sensualité et de violence physique. Les personnages sont tous aussi étranges les uns que les autres, et la B.O. est vraiment cool.
Ce qui est intéressant, c’est que le titre du film est parfaitement juste (insert emoji nerd FAEHHHHHH) : chaque personnage est obsédé par cette femme sublime d’une manière différente, presque maladive. Peu à peu, tout le monde tombe sous son charme jusqu’à la scène finale, qui m’a vraiment choqué.
Et en parlant de la fin, j’ai adoré le passage entre ce que raconte la protagoniste à un psy ou un inspecteur, et ce que l’on voit à l’écran. Elle narre son histoire comme un conte de fées, et c’est magnifique. Bref, un film très cool, qui explore le rapport à l’art et au toucher à travers le corps féminin et l’obsession du corps parfait et la folie qu'on peut avoir après l'obsession ou même la jalousie non contrôlé de quelque chose jusqu'à en vouloir ça mort directement !
Cela dit, il m’a moins marqué que La Bête aveugle et perd un peu en intensité à cause de sa lenteur et de quelques moments un peu chiants. Mais bon, j’ai hâte de découvrir les autres films de Yasuzō Masumura.