A kind of magic

Bla bla... Disney... Bla Bla... Remake de leur patrimoine... Bla bla... En films live... Pas d'idées... Bla... Touche pas à mon enfance... Vilains capitalistes... Bla bla bla...

Voilà, le débat stérile est évacué.

Car Peter et Elliott le Dragon vaut bien plus que ce seul constat répétitif qui tourne en rond dans la bouche des plus critiques. Oui, comme les idées de la méchante souris, si vous voulez...

En effet, si le film charrie à l'évidence certains ingrédients de l'habituel cahier des charges, David Lowery réussit cependant à faire d'une simple oeuvre, supposée destinée aux plus jeunes, quelque chose de presque intimiste et à faire passer au second plan l'aspect technique au profit d'une émotion qui irrigue la quasi totalité de ce que Disney nous met sous les yeux.

Et tout cela, Lowery le fait comme par surprise, tant le spectateur blasé est cueilli sur son fauteuil, et ce dès les premières minutes d'une amitié hors normes qui émeut. Certes, les plus terre-à-terre pourront relever que le dragon ressemble à une sorte de peluche au faciès canin. Mais cette impression s'efface bien vite, au profit du dessin d'une jolie fable sur une relation toute aussi forte qu'impossible qui sera souillée par le monde des adultes, ses débordements, ses maladresse alors qu'ils pensaient bien faire. Car c'est l'exploitation forestière sans régulation qui mettra finalement à mal cette vie dans un état de nature simple et heureux, qui se contente de peu. Le scénario ajoute donc à son Peter et Elliott le Dragon new look quelques accents écologiques bienvenus et jamais surlignés, donnant chair à son histoire aux allures de conte dont il reprend la forêt toute en clair-obscur comme lieu de vie, de menace et de mariage entre la majesté de la Nature et le merveilleux.

Mais ce qui semble le plus intéresser le réalisateur, ce sont les relations qu'il imprime entre ses deux personnages. Oui, il y a bien, encore, les liens familiaux, dont l'aspect fraternel entre deux personnes qui ne se comprennent que peu. Mais surtout, dans Peter et Elliott le Dragon, il s'agit du lien exclusif et intime entre l'enfant et l'animal fabuleux. Le sentiment de manque quand Elliott est arraché à sa vie. Et ce même manque qui se lit dans les yeux de l'animal infographique quand il part à la recherche de son compagnon.

Cette relation est le véritable coeur du film, qui ne tombe presque jamais dans le naïf ou le niais, au profit d'une certaine pureté. D'autant plus qu'Elliott n'est pas cantonné à la seule fonction de l'animal de compagnie, tant les deux scènes "d'action" du film le placent aussi en tant que force de la nature et de menace potentielle. Véritable égal de Peter tant dans l'interaction avec son petit compagnon que dans son rôle dans le récit, le dragon est saisissant dans sa représentation, malgré son aspect parfois "mignon". Cette réussite, elle est à mettre au crédit, à nouveau, des artistes de chez Weta, qui s'étaient déjà chargés de l'animation du bestiaire du magnifique Livre de la Jungle.

Touchant, émouvant, Peter et Elliott le Dragon jouit d'un capital sympathie qui agit immédiatement et surprend quand on ressent toute l'émotion qui baigne son petit coeur en sucre alors que les premières notes du générique final s'envolent. Faire en sorte que le spectateur retrouve son âme d'enfant et parler à l'oreille de celle-ci, voilà la plus grande des réussites du film.

Behind_the_Mask, Dragon's Lair.