Une parenthèse amusante (critique rapide)

                     Une tendance nouvelle commence progressivement à prendre place ces dernières années : l’adaptation cinématographique de nouvelles mettant en scène d’adorables petites créatures. En effet, à l’image de Paddington il y a peu, Pierre Lapin est l’adaptation des œuvres littéraires de Beatrix Potter.  
Pierre, jeune lapin orphelin, a un but précis qui régit sa vie : il se doit de garantir l’accès au jardin du vieux McGregor afin de mettre ses sœurs et son cousin à l’abris de la faim. Bien sur tout ne se passera pas comme prévu pour notre jeune héros.
Marquée par une grande simplicité narrative, le film n’en reste pas moins un moment sympathique et agréable. Pierre Lapin se révèle être une histoire tantôt hilarante, tantôt touchante marqué par une certaine profondeur qu’on ne lui prêterait pas au premier abord. Malgré tout, les thèmes abordés par le long-métrage ne sont-ils pas des thèmes très souvent abordés par ces films qui se veulent destinés aux enfants : apprendre à ne pas juger les autres avant de les connaitre réellement ?

Qu’est-ce que Pierre Lapin peut bien avoir pour en faire un film si différent de tous les autres qui abordent ces mêmes sujets ? Le problème réside donc dans cette simple question, il n’a littéralement rien de plus.


          Le film nous présente donc une histoire assez convenue dont les ressors narratifs sont assez facilement déchiffrables. Il nous parait presque évident que pour les beaux yeux de sa belle, McGregor va faire un chemin sur lui-même qui le poussera à ne plus (autant) détester ceux qu’elle aime tant. Il y a une véritable volonté de pousser le spectateur (notamment les plus jeunes) à prendre conscience que lorsque que l’on ne connait pas véritablement une personne, on ne peut la détester. On se doit d’apprendre à la connaitre pour que ce sentiment si extrême ait un sens. Il y a tout de même un fait paradoxal qui annulerait presque la morale que le film semble vouloir faire passer. McGregor ne semble pas vraiment vouloir apprendre à connaitre Pierre, il continue même de le maudire d’une certaine manière. Les deux se détestent jusqu’à finalement comprendre que Bea ne pourra jamais vraiment être heureuse sans Pierre ou sans McGregor. Il n’y a pas une volonté sincère d’apprendre à connaitre son prochain mais plutôt de le tolérer pour en satisfaire un autre. Et finalement, l’histoire présentée nous parait presque caricaturale tant son déroulé semble évident. 
L’humour fonctionne sur une surenchère constante de la part de l’ensemble des protagonistes. Quelque chose de cartoonesque semble se dégager de ces gags à répétitions. Lorsque McGregor met en place une ruse à l’encontre de son ennemi

(par exemple quand ce dernier place des clôtures électrifiées autours de sa maison afin d’en empêcher l’accès aux lapins)


, on s’imagine toujours que le personnage en face ne pourra plus répondre, il ne pourra faire plus. Le film provoquera donc plus un effet de surprise quant à cette surenchère de gags qu’il va effectuer plus que dans l’intrigue narrative pure. Fort heureusement, donc, il y a une véritable maitrise de ces gags, le long-métrage ne dépasse jamais la limite qui le pousserait vers un humour poussif et racoleur. Domhnall Gleeson a avoué dans une interview avoir demandé des conseils à son père (apparu en fin d’année dernière dans le film mêlant pvr et animation, Paddington 2) sur la manière d’aborder ce rôle qui ne semble pas commun pour l’acteur. Cela semble lui avoir était bénéfique dans la mesure où l’acteur semble avoir prit un véritable plaisir à jouer ce rôle et cela se ressent directement à l’écran. Si l’humour corporel fonctionne sans conteste, l’histoire est différente pour le comique de langage. La plupart des phrases humoristiques tombant à plats.


      Finalement sans vraiment apporter un vent de nouveauté dans le genre, Pierre Lapin n’en reste pas moins une aventure divertissante et amusante qui pourra très certainement plaire aux petits comme aux grands. Un film à voir donc. 
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le 24 avr. 2018

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