Depuis le rachat de la Fox, Disney aime bien déterrer des franchise pour mieux les enterrer. Et je crois que ce septième "Predator" est ce qu'illustre le mieux cette manière de produire. Réalisé par Dan Trachtenberg, spécialisé dans la saga, justement depuis le rachat de la Fox, c'est-à-dire depuis "Prey" sorti directement sur Disney+, ce film est tout simplement une catastrophe. Et même moi qui n'apprécie pas la saga (sauf, et les fans vont hurler, mais "Predator : Killer of Killers" sorti cette année sur Disney+ qui n'était pas mal), ai été très déstabilisé de cette manière de cracher ouvertement sur cette franchise.
On part cette fois sur la planète des Yautja pour y retrouver Dek qui doit prouver son honneur à son clan en ramenant la tête d'un gros monstre. Pour cela, il se rend sur une planète hostile où se trouve déjà... un synthétique de Weyland-Yutani. Voilà, voilà, vous le sentez venir le "Alien vs. Predator" version Disney ?
Bref, outre le scénario affreusement banal et surtout affligeant qui ferait passer un film d'action indépendant de la saga pour quelque-chose de très oubliable (disons les "Avatar", oups), le film n'a absolument aucun respect pour cette franchise ! Pour remettre un peu de contexte, après avoir rencontré le synthétique (qui nous précise d'ailleurs qu'elle parle bien sa langue mais que les autres personnes autour comprendront ce qu'elle dit dans la leur, regarde directement la caméra t'sais, surtout pour se contredire une heure plus tard), ils s'aident l'un, l'autre jusqu'à tomber sur une petite créature affreusement moche mais avec de gros yeux (Disney a besoin de vendre des peluches à Disneyland visiblement) que Dek finira par prendre sous son aile.
Vous voyez où je veux en venir ? À quel moment on retrouve la créature sanguinaire et sans pitié qu'est censée être le Predator ? Pour le coup, ce n'est jamais vraiment arrivé jusqu'ici puisque même la récente série "Alien : Earth" a certes ses défauts mais est plutôt réussie, mais là, on a un univers complètement Disneyifié. Je veux dire, on a même une scène complètement lunaire où les deux comparses bavardent autour d'un feu avant de dormir sur une pierre (attention, c'est "Pradator" quand même, faudrait pas qu'il se prépare un lit douillet avec des feuilles non plus) pendant que le troisième fait des trucs de side-kick rigolo, le genre de trucs complètement ringard en plus qu'on retrouve normalement dans des Disney pour enfants. Du coup, je ne vois pas trop l'intérêt de mettre une interdiction -12 sur un film aussi familial mais passons.
À la limite, si on enlève ce côté très guimauve, on pourrait se dire que c'est pas trop mal. Mais même pas parce-que les scènes d'action sont soit inexistantes soit mal torchées. On s'ennuie énormément dans un film qui n'a pas de rythme et qui ne sait jamais vraiment à quel public parler.
Bon alors après ces évènements,
le synthétique se fait enlever par le groupe Wayland-Yutani, Dek part à sa recherche avec la peluche moche bien-sûr mais également sa nouvelle amie l'anguille qui crache de l'acide, des chenilles explosives et puis du blé lames de rasoir. Sans oublier bien-sûr les jambes de la synthétique qui se baladent comme elles veulent et qui se battent aussi, y'a pas de raison non plus. Bah oui parce-que Dek, il a compris qu'il valait mieux être un loup Alpha protecteur plutôt que tueur (oui, y'a un laïus sur les loups à un moment donné, je vous le passe hein on fait comme ça).
On dirait un rêve fiévreux, j'ai peut-être dû m'endormir. Non, non, c'est bel et bien le déroulé du film.
Alors en plus, si on ajoute à ça que d'un coup, Dek se rend compte que le truc moche qu'il se trimbale depuis le début est en fait le fils de la créature qu'il voulait tuer et qu'il veut maintenant sauver (elle s'est fait kidnapper en même temps que le synthé) alors que la synthétique qui était avec lui connait absolument tout de la planète sur laquelle ils vivent...
Que vous n'arriviez pas à être cohérent avec le reste de la saga, d'accord, mais soyez-le au moins sur une heure et demi. Ah oui puis alors à un moment donné, on nous ressort du "Aliens" et plus précisément la scène de combat entre la machine et le monstre. Alors plagiat ou gros clin d’œil (gros, gros quand même), à vous de juger m’enfin on n’est plus à ça près.
Bon dans tout ça surnagent quelques plans assez léchés qu'on pourra néanmoins compter sur le doigt d'une main, le reste étant très académique.
Bref, "Pradator : Badlands" est donc, au mieux, une vaste blague, au pire, un film dont les producteurs se sont vraiment dit dans un intérêt évidemment purement mercantile "tiens c'est une bonne idée, ça va marcher".... et au vu des premiers retours assez bons, c'est apparemment malheureusement efficace.