Comme on se sent bien dans cette première année!
Alors même qu’on voit deux jeunes qui bossent avec acharnement, on se sent incroyablement proche d’eux: parce que même sans avoir fait les mêmes études, ça nous renvoie aux nôtres, parce que même quand on commence à avoir le double de l’âge qu’on avait pendant notre première année, on se dit que c’était il y a quelques jours, parce qu’on a envie de croire aux belles histoires d’amitié.
La proximité, elle vient surtout de dialogues permettant de mettre en avant la fraicheur de deux acteurs complices, elle vient de plein de morceaux réalistes, de clins d’oeil à ce qu’on a pu connaître, de ce qu’on aurait aimé vivre.
Et puis forcément le film sort en période de rentrée, un moment où on se remémore nos propres premiers jours, ceux où le stress se mêle à l’excitation de la découverte d’un nouvel univers.
On se souvient des personnes qu’on rencontre et qui ont l’air tellement mieux que celles qu’on connaissait déjà, de l’organisation avec laquelle il faut se familiariser, des codes qu’on doit intégrer.
William Leghbil est absolument délicieux dans le rôle du gentil gars pas vraiment préparé à ce qui l’attend tout en étant déjà inconsciemment formaté depuis toujours. Sa candeur nous permet d’oublier qu’il est plus vieux que son rôle, de sourire beaucoup de ses maladresses, de se retrouver dans ce jeune qui pourtant ne nous ressemble pas vraiment.
Son personnage est beau, et la réussite de “première année” doit beaucoup au duo d’acteurs qu’il met en scène: Vincent Lacoste est également très bon en triplant hyper bosseur obsessionnel.
Leur relation est le poumon du film: quand elle se déploie on jubile avec eux, quand elle se sclérose, on étouffe et on suffoque.
Peu importe si l’ensemble est réaliste ou pas, si on se doute que beaucoup de moments sont improbables en vrai, ne renvoient pas au ressenti de tous, il reste assez de passages où l’inverse se produit pour nous convaincre.
Beaucoup de scènes se rapprochent d’authentiques moments vécus, et pas seulement lors d’études médicales.
La première année est sans doute plus difficile en médecine que n’importe où ailleurs, et même si les dernières déclarations politiques tendent à améliorer la situation, le film permet de rappeler de quoi on parle.
Sans avoir goûté aux joies du PACES, on peut retrouver dans le parcours des deux étudiants le stress et la douce émulation qui accompagnent les études.
On pourra trouver ça et là des aspects manquants, des bouts de vie qu’on aurait aimé explorer davantage, voir au moins une fois un peu de répit dans les révisions quitte à culpabiliser ensuite.
Reste un film sympathique, aux dialogues délicieux, aux acteurs attachants, qui séduit malgré un scénario simple et un dénouement trop gentil pour être réel.
Le résultat est à l’image de son réalisateur: généreux, plaisant à écouter et surtout très attachant.
On passe un agréable moment à voir des jeunes trimer comme des malades pour avoir la chance d’en soigner d’autres, et on se dit que décidément si on devait retourner à la fac, ce ne serait pas pour s’engager dans cette voie.