Love and Pride

En Angleterre, on aime beaucoup les drames sociaux où on se trouve nez-à-nez avec un groupe de personnes pauvres, pleins de défauts mais extrêmement sympathiques.

        On a eu Billy Elliott, Les Virtuoses et une bonne semi-remorque d’autres films plus ou moins réussis. Et cette année, nous avions donc Pride, deuxième réalisation cinématographique de Matthew Warchus et comédie dramatique sur l’association des homosexuels et des mineurs dans une petite ville du Pays de Galles. Si Pride passe par tous les moments obligés du genre, entre le refus total des mineurs de se faire aider par des homosexuels et le gay refoulé qui se prend enfin en main au bout de l’aventure, il est aussi une œuvre humainement chaleureuse, qui manie aussi bien l’humour constamment hilarant que l’émotion, qui n’est jamais réellement manipulatrice et qui se trouve être bien distillée malgré quelques passages qui menacent d’être trop mélodramatiques. Matthew Warchus dirige une jolie bande d’acteurs, partagée entre les habitués comme Dominic West, Imelda Staunton et Bill Nighy, tous trois fabuleux, et les moins connus comme Ben Schnetzer, Andrew Scott, Karina Fernandez ou Joseph Gilgun (déjà exceptionnel dans la deuxième partie de Misfits), eux aussi très bons. Malheureusement, le personnage principal du film, George MacKay, est bien trop fadasse pour exister au milieu des autres. Quant à la bande-son, elle est parfaitement eighties, sans trop céder aux clichés du genre.
        Extrêmement drôle et touchant, Pride est un très bon film qui mérite toutes les louanges qu’il draine sur son passage depuis sa présentation à Cannes en 2014. Remarquable.