Non je suis méchant, mais la blague était facile. Primaire n'a pratiquement rien à voir avec L'Instit', même si en soi la série avec Gérard Klein n'était la plus mauvaise quoi soit. Ici c'est Sara Forestier qui porte à bout de bras le long-métrage.
Alors que le film aurait pu s'empêtrer dans un dédale de pathos, Primaire met surtout l'accent sur le quotidien d'une classe et de son enseignante. Un quotidien chamboulé lorsque la vie d'un jeune garçon complètement délaissé par sa mère, éclate au grand jour. Outre cela le film s'emploie aussi à tenter de faire un portrait assez juste et fidèle du corps enseignant.
Il en résulte un film fort et intimiste dans lequel le spectateur parvient sans mal à se mettre à la place des protagonistes. Bien que l'écriture demeure simple, elle est néanmoins redoutable, ce qui donne beaucoup de force au long-métrage. En revanche on pourrait facilement lui reprocher de vouloir toucher un trop large public en exploitant tous les archétypes sociaux d'une école. De la petite fille qui peine à lire, à celle qui a besoin d'un soutient constant à cause de son handicap, et en passant bien sûr par les élèves turbulents. Mais tout cela est orchestré sans fioriture et sans prétention, ce leste le film de toute forme de moralisation. C'est un vrai plus qu'il est important de souligner.
Quant à Sara Forestier elle se révèle être l'atout majeur du long-métrage. Moi qui ne l'avait pas apprécié du tout dans La Tête haute d'Emmanuelle Bercot, elle compose ici une jeune femme passionnée et poignante, à bout de souffle et terriblement touchante. Bien plus juste qu'à son habitude donc.
C'est un donc un long-métrage sans chichi et accessible que propose ici Hélène Angel, un joli film sur l'enfance et les adultes qui gravitent autour.