- J'étais excité la première fois que j'ai vu ce film, l'idée de voir cette relecture des années 30, portée par le maître du thriller urbain (Michael Mann) et deux des acteurs les plus solides d'Hollywood. Tous les ingrédients d'un chef-d'œuvre étaient là, prêts à exploser. Sauf que l'explosion a eu lieu, mais elle était un peu... froide.
- Visuellement, j'ai pris une claque, et
ça, c'est indéniable. Le style de Mann est bien présent, utilisant la caméra numérique pour donner un côté hyper-réaliste, presque documentaire, aux années 30. Les scènes de braquage sont frénétiques et super bien chorégraphiées. J'ai vraiment eu l'impression d'être au milieu des tirs, avec ce bruit assourdissant et ces gros plans sur la tension.
- Mais là où le film m'a perdu, c'est dans l'émotion. Dillinger est censé être charismatique, une figure quasi-légendaire, mais j'ai trouvé le personnage de Depp étrangement distant.
- L'histoire d'amour avec Billie Frechette (Marion Cotillard) est jolie, mais elle n'a pas réussi à me toucher profondément. J'avais l'impression de regarder des archétypes plutôt que des êtres humains pris dans une tourmente. C'est techniquement parfait, mais émotionnellement stérile.
- Le face-à-face Dillinger/Purvis est intéressant, mais ne décolle jamais vraiment comme j'aurais voulu. Je sais que Mann adore explorer la dualité entre le chasseur et sa proie, mais dans Heat ou Le Solitaire, ça marchait beaucoup mieux. Ici, c'est juste un peu trop froid et mécanique.
En conclusion, il y a du style et techniquement c'est irréprochable, mais le film manque de cœur. C'est un très beau film de genre, stylisé et nerveux, mais il manque le petit quelque chose, l'âme, qui en aurait fait un chef-d'œuvre.