Si le film avec Thomas Jane était jugé un peu trop soft, force est d'admettre que cette troisième adaptation du comics "Le Punisher" est bien plus fidèle au matériau d'origine. Tiré des planches de Garth Ennis et Lewis Larosa, ce nouveau reboot s'avère sombre, glauque et surtout hyper-violent, la réalisatrice Lexi Alexander (Hooligans) prenant un malin plaisir à nous livrer une succession de plans gore absolument inattendus. À nouveau film, nouveau casting : on fait table rase et on accueille le monolithique Ray Stevenson (la série Rome) dans la peau du vigilante bourrin, lequel réussit à clairement s'imposer à l'écran.
Ne se préoccupant plus des origines du personnage (exposées ici à travers quelques flashbacks), l'intrigue nous re-présente notre anti-héros sanguinaire dans sa lutte finale contre un cartel new-yorkais et en particulier contre un nouveau Némésis qu'il a lui-même défiguré... Nous faisons donc connaissance avec le déjanté Billy Russoti alias Jigsaw (campé par Dominic West, habitué aux rôles de méchants depuis 300) accompagné de son dégénéré de frangin cannibale (Doug Hutchison, qui interprétait le mémorable Percy dans La Ligne verte). Ainsi, s'il reste fantasque et assez basique dans la forme, le scénario reste donc très fidèle au comics (en particulier le tome "Au commencement...").
Et si l'on peut regretter un cabotinage exécrable de la part des comédiens, cette troisième mouture cinématographique reste foncièrement badass et rentre-dedans. La réalisatrice nous en met plein la vue avec une succession de gunfights et de plans extrêmement sanglants, optant pour une mise en scène léchée (hélas gâchée par une accumulation de couleurs flashy) et quelques emprunts inavoués comme la scène où Jigsaw découvre son visage, calquée sur celle du Joker dans le Batman de Burton. Au final, que retenir de cette Zone de guerre ? Tout simplement un festival d'action et d'hémoglobine qui, malgré quelques défauts, fait enfin honneur au comics.