"Put your soul on your hand and Walk" (que l'on pourrait comprendre comme : "Mets ton âme entre tes mains et avance") : propos que tient une photographe gazaouie âgée de 24 ans, qui s'entretient en Visio avec la documentariste d'origine iranienne pendant 1 année. Fatma est souriante ; par ses photographies-choc elle témoigne du drame qui se joue à Gaza ; elle indique que l'on meurt à Gaza des bombardements, de la peur et de la famine. Elle demeure néanmoins positive ; son rêve de manger du poulet, de découvrir Rome et de se rendre dans un parc d'attraction nous touche. On peut toutefois émettre une réserve à l'égard de son propos laissant entendre que tout ce qui se passe relève de l'autorité divine! La documentariste n'étant pas parvenue à se rendre à Rafah pour y rencontrer la population gazaouie en proie aux bombardements israéliens, a trouvé dans ses échanges avec la jeune photographe, une façon de dénoncer la guerre menée par Israël. Mention pour un passage qui sidère: Fatma fait entendre les explosions alentours, et l'espace d'un instant on est plongé dans l'atrocité. Fatma sera victime avec sa famille d'un bombardement, cette dernière horreur clôt le film; Fatma apprend avant sa disparition, que le documentaire sera présenté au Festival de Cannes. L'intention de la cinéaste est à saluer, le sujet traité est bouleversant, Fatma est lumineuse, à la fois forte et émouvante... On est donc d'autant plus mal-à-l'aise de trouver épouvantable ce film de près de 2 heures. Les Visios sont répétitives, difficiles à suivre en raison des problèmes de connexion; leur succession est émaillée de passages de journaux télévisée du monde entier avec un sous-titrage blanc sur bandeau blanc illisible, mais aussi de photographies de Gaza détruite et de sa population victime. Ces photos sont très belles et fortes. Un cinéma qui n'est pas à la hauteur de ses ambitions !