Suite du succès à la française, c’est-à-dire bien raciste comme il faut, Qu’est-ce qu’on à fait au bon dieu qui s’était imposé comme succès de l’année il y a 4 ans avec plus de 12 millions d’entrées. Sans changer d’équipe, semblant attaquer le politiquement correct pour justifier son racisme, les dés semble être jeté pour cette suite, mais qu’en est-il réellement ? Christian Clavier continue-t-il sa longue décadence dans les comédies française ou s’améliore-t-elle ? Cette suite s’améliore-t-elle, corriger-t-elle les défauts du précédent opus ou fait-elle pire ? Oui, c’est pire.


Alors oui, nous entendons les cris au loin qui hurle « non mais c’est second degré », « toute façon le politiquement correct » ou le plus cohérent « non mais il a un bon fond, un message qui rassemble ». Tous ces cris s’égarent dans les limbes en attendant leur entrée aux enfers, direction le pandémonium de la connerie et de la mauvaise foi, lieu où ira le film tant celui fait tout pour être détestable. Ici, nous commençons fort par poser les bases de ce qui peut être dit par ceux qui aiment ce film, et après tout, pourquoi pas, mais au fond, ce n’est pas bien, pas bien du tout. Reprenons au début de cette future saga, le premier opus qui malgré son succès, était raciste mais par maladresse, au fond il y avait une bonne envie, celle de faire passer un bon message, mais c’était ultra maladroit et bien raciste, mais on pouvait lui pardonner un petit peu. Ici, pour ce second film, ne passons pas par tous les chemins, on déteste, haï, exècre, abhorre ce film en tout point tant celui-ci à tout pour ça. Tout est absolument fait à la truelle rouillée, c’est lourd et horriblement mauvais, jamais sain, gentil ou fin, tout se résume en des vannes aussi drôle qu’un spectacle d’Arthur. La réalité est que cet humour est tellement lourd et affreux, que ce n’est plus de l’humour, on arrive à un point où notre cerveau scotomise ces blagues (allez chercher ce vocabulaire est dix mille fois plus jouissives et intéressantes qu’une seule blague du légendaire quatuor de choc, c’est cadeau). Le bon fond n’y est plus et la maladresse presque naïve n’existe plus, ici on est dans une machine à fric sans âme qui va cumuler des vannes, toutes mauvaises tant elles usent de cliché et sont d’un racisme décomplexé et gratuit absolument infect.
Le film aurait pu se contenter seulement de ça dans son semblant d’histoire qui n’est autre qu’une pub patriotique à deux sous. Mais le film va aller plus loin dans sa connerie et sa méchanceté gratuite en s’attaquant un peu à tout le monde. Alors oui il y a l’intention de faire des blagues sur ces thèmes, mais les gens qui les ont écrites sont tellement idiots qu’ils ne voient pas la différence entre humour et insulte, et alors là, c’est le festival de la monstruosité, prenez un ticket et venez voir ce que la France est capable de faire. Tout d’abord parlons d’un sujet actuel, qui est utilisé dans le film, le féminisme. Alors là, vu qu’on voit comment le film traite le racisme, on peut s’attendre au pire, mais finalement, au départ on gère assez bien, on fait pas trop de vague, on y touche pas trop trop et même le film développe un bon personnage, celui d’Isabelle Verneuil (joué par Frédérique Bel), avocate. Mais en fait, la seule bonne chose qu’ils avaient à peu près réussi à faire, s’écroule sur des blagues d’un sexisme assez fort et qui ridiculise les luttes féministes, rien que ça. Voulant partir en Algérie avec son mari pour défendre les femmes qui s’émancipe avec la révolution des bikinis, cette jeune femme ne trouve rien de mieux à dire lorsqu’ils n’y vont plus que c’est dommage car elle avait pris son bikini, et puis son mari lui rétorque que c’est pas grave, qu’elle a qu’à le donner à ces femmes pour la lutte, ce sera bien. Voilà comment on installe une blague dans ce film, on développe un semblant de sujet et on le ridiculise pour tenter de faire rire, le mieux c’est que ce personnage passe pour une grosse débile, et là le film se permet donc de caricaturer les femmes, en 2019 sérieusement. Mais cela ne s’arrête pas là, attention, la suite est merveilleuse, toujours plus dans l’excès.
Quoi de mieux qu’après avoir parlé des noirs, juifs, chinois et arabe avec « humour », s’attaquer aux homosexuels… Là c’est encore mieux, les homosexuels sont un phénomène de foire, littéralement, on s’amuse comme le personnage de Clavier s’amuse à voir la tête d’André découvrant que sa fille va se marier avec une fille, quel humour, c’est hilarant, c’est tordant et cela fait beaucoup de bien à la communauté homosexuelle bien entendu. Du coup on rigole de quoi ici, on fait le jeu de ces personnages qui sont en mode « heureusement que cela ne m’arrive pas », et c’est triste, et même assez dangereux de véhiculer ce genre de message, car au fond cette idée est plus que nauséabondes. Les gens qui rigolent apprécient ce message, le calcule pas et même parfois vont l’intégrer, sauf que la réalité n’est pas ce film, dans la réalité, de nombreuses familles rejettent leurs enfants homosexuels, des gens disent qu’ils ne sont pas normaux… Nous sommes en 2019 et ce genre de mentalités infectes est approuvé et partagé par ce film qui par son humour qui n’en est pas, attaque gratuitement ces communautés, les rendant anormales et confirmant clichés et conneries dessus de la part des gens qui vont y prendre plaisir à rigoler dessus (cela ne veut pas dire que parce qu’on rigole à ça, on approuve, mais le message reste le même, affreux et dangereux). Mais nous pensons que nous touchons déjà le fond, que le film ne pouvait pas creuser plus profond, et cela, c’était sans compter le brillant talent de Philippe de Chauveron qui s’est dis pourquoi pas parler de sujet actuel et difficile comme les migrants, ces pauvres gens qui meurent en mer en fuyant la guerre et qu’on rejette parce que des gens font l’amalgame migrants/terroristes.

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Le danger se fait sentir, la peur aussi, celle de se demander ce qui passe par la tête de cet homme qui au fond veut vraiment être second degré, mais poussé à l’extrême, ou est juste un gros raciste qui s’est dis que ce serait bien de faire une belle pub d’’extrême droite, ou même de droite tout court (qui se confirmera plus tard, nous en reparlerons parce que c’est beau). Donc on nous présente le personnage d’Arash, un migrant afghan qui était professeur et dont l’utilité se résume à rien, au néant, à seulement faire des blagues sur le fait que « attention, il prie, c’est un terroriste » ou « attention, il a une barbe, il est dangereux », et j’en passe car le film les fait absolument toutes. Alors on pourrait, si on cherche un infime espoir dans ce nuage de merde, se dire que c’est une maladresse, sauf que cette excuse passe difficilement lorsqu’on s’amuse avec la mise en scène pour faire paraître le musulman très très effrayant, comme s’il allait nous attaquer. Arash n’est qu’un réceptacle sans vie, il reçoit sans cesse des blagues issu d’amalgame qu’on prétend humour, mais qui n’en est rien de cela. Son personnage, pourtant quelqu’un de lettré, est vite passé sous silence au profit de son visage, de sa couleur de peau, c’est magnifique de voir à quel point le film innove dans la monstruosité. Mais ce n’est pas fini, après que celui-ci se fait frapper par un Clavier toujours aussi peu attachant, notre cher Arash demande de rentrer chez lui, la salle rigole à en pleurer, sauf un jeune homme à qui cela dérange beaucoup. Et pour cause, vu que l’utilité de ce personnage, c’est être un amalgame vivant qu’on agresse et insulte sans cesse (car ce n’est pas de l’humour), son envie de rentrer chez lui dans un pays difficile, après ce qu’il a bravé, ne sonne pas trop comme une blague, mais plus comme un message, un fond politique nauséabond. En effet, l’exclusion est provoqué par ces français qui ont peur de lui, et cela est justifié par sa manière de prier, de marcher ou de faire son travail (la mise en scène aime accentuer la peur, cela nous rappelle certains parti bizarrement), et celui-ci décide de repartir, voilà ce que cache cet instant d’humour, un plaidoyer anti-migrant, et d’une violence inouïe car elle passe par ce que l’on appelle une comédie populaire. Alors nous entendons déjà les « ce n’est qu’une comédie » ou « ce n’est qu’un film, tu vas trop loin... » Ou encore « nous venons pour nous détendre et non analyser la politique du film », et c’est justement pour cela que ce film est dangereux, parce que son message est bien caché sous des couches d’humour populaire.


Mais là où on croyait que le calvaire était fini, le film se permet de nous insulter carrément, et de montrer sa position bien à droite. En effet, cette fois-ci il s’attaque aussi aux pauvres, et cela est assez subtil mais stupéfiant, car il est frontal et nous insulte. Rien que le fait d’énoncer le fait qu’ils ont voté Macron et que les syndicats sont énervants dans la même phrase pour parler d’une France qui va mal, on frôle le pamphlet politique et l’indécence gratuite. Nul besoin d’entrer dans une analyse pour voir une haine gratuite envers des gens qui se battent pour leurs droits, nul de maladresse ici, le réalisateur est depuis le début du film pleinement conscient de sa monstruosité et assume probablement ses infamies. Donc les pauvres sont énervants, et Macron c’est l’avenir, mais la France va mal alors vers qui se tourner finalement ? C’est anodin, mais cette question est presque posée en fond dans ce dialogue entre Clavier et ses beaux-fils pour lancer l’intrigue, et cette question montre bien le parti pris politique du réalisateur. Là où le premier opus paraissait être une maladresse venant d’un bon sentiment, on ne sait pas trop si celui-ci est juste une machine à fric construit sur un humour bâclé ou un film profondément malsain en terme de point de vu sur le monde (puisque celui-ci se révèle assez politique, le terme de propagande peut presque être évoqué, mais n’allons pas plus loin). 
Au final, peut importe les intentions du réalisateur, ce film est malsain, mauvais en tout point et surtout assez dangereux. Nous ne vous disions pas de ne pas y aller, chacun fait comme il entend et toute pub, même mauvaise reste une pub qui donne envie d’y aller, et puis y aller soutiendrait le cinéma français qui redistribue son argent dans d’autres projets comme des films de genres ou des films beaucoup plus acceptable (explication grossière et vulgarisée du fonctionnement du cinéma français), mais si vous y allez, faites attention avec ce genre de contenu qui véhicule dans son fond, une profonde méchanceté et haine dont le monde devrait se passer. Alors comme diraient les pensées sûrement archaïques d’auteurs aussi tristement et profondément incompétent : au bûcher.

Conclusion : Qu’est ce qu’on a encore fait au bon dieu ? Est un déchet infâme raciste, qui s’amuse en plus à dénigrer les migrants, les homosexuels, mais aussi les pauvres (plus subtil). Une belle m**** qui se prétend comédie et dont la recette est la moquerie, l’insulte et l’humiliation.

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le 20 mars 2020

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