«Qui l’a Vue Mourir ?» est le second Giallo réalisé par le cinéaste italien Aldo Lado après l’excellent «Je suis Vivant» sorti en 1971.
Lado confirme ici sa grande capacité à créer des ambiances figées, brumeuses, obscures et sa volonté d’aborder sans retenue, des thèmes particulièrement difficiles.
Tout commence sur les neiges de Megève où une fillette est sauvagement assassinée. Une introduction éprouvante qui pose immédiatement une atmosphère troublante.
La suite prend place dans l'obscurité des ruelles de Venise envahies par un épais brouillard, loin des habituels clichés touristiques de la cité des Doges, immergeant immédiatement le spectateur dans une sombre et perverse affaire où les premières victimes sont d’innocents enfants.
Au travers de cette sinistre histoire, Lado va en profiter pour régler ses comptes avec les institutions corrompues et une classe bourgeoise qu’il décrit comme sale et dépravée. Obligée de se cacher derrière le masque de la philanthropie et le pouvoir de l’argent pour assouvir ses pire fantasmes.
Pour le reste, on retrouve ici les traditionnels codes du Giallo. Un tueur déguisé et ganté, des meurtres à l’arme blanche (hors champs pour les plus choquants) en camera subjective, un érotisme stylisé....
Dommage que la dernière partie soit à ce point décevante. Sans parler du final expédié manu militari, le scénario enchaine les révélations de manière confuse et brouillonne. On se perd un peu à tenter de savoir qui à fait quoi...
Coté cast, la surprise vient de la présence en tête d’affiche de George Lazenby, le James Bond éphémère de «Au Service Secret de sa Majesté», pas vraiment convaincant dans la peau de ce père meurtri. On retrouve également la magnifique Anita Strindberg, malheureusement sous exploitée ici.
Des choses très bonnes (le score de Morricone, la superbe photographie de Franco Di Giacomo), d’autres beaucoup moins (le rôle du flic), «Qui l’a Vue Mourir ?» reste un Giallo intéressant et particulièrement dérangeant.