Kiyoshi Kurosawa signe un film fantastique (et "romantique") de série Z. Ou, plutôt, un film qui aurait dû être un film fantastique de série Z. Mais c’est un peu comme Tarantino qui veut faire de la série B avec un talent et un budget de première classe. Ça fait des trucs bancals qui tiennent pas la distance, surtout quand ça dure trop longtemps, ce qui est encore le cas ici. Il faut s’appeler Francis Ford Coppola pour brasser les séries "A" (qu'elles soient "commerciales", "d'art et essai" ou "d'auteur"), B et Z, et réussir l’hybridation.
Bref, ça partait bien. Le petit ami (et ami d’enfance) d’une mangaka dans le coma après une tentative de suicide accepte de participer à un programme qui va lui permettre de pénétrer le cerveau et l’inconscient de sa compagne pour essayer de comprendre et tenter de la faire revenir parmi les vivants. Mais l’intérêt s’émousse en cours de route et l’ennui finit quasiment par guetter, jusqu’à un final grotesque. C’est d’autant plus dommage que le film est vraiment capable de captiver par moments, grâce à quelques fulgurances et bonnes idées, mais ça retombe trop souvent, surtout passée la première heure. Toujours le même problème avec Kiyoshi Kurosawa : souvent trop gourmand (ici, ça se veut à la fois film fantastique, d’horreur, de SF, romantique et "d'auteur"... mais sans que la greffe prenne vraiment), parfois trop ambitieux (sans en avoir totalement les moyens/capacités), presque trop léché, et toujours trop long. J’ai pas détesté pour autant (bien que ça frise parfois le ridicule... et ça finit même par y tomber un peu dedans), mais on sent tellement qu’il en faudrait si peu pour que ce soit vraiment très bon qu’on en ressort un brin frustré.