Autant j'ai apprécié, autant il manquait quelque chose, m'enfin : on y est !


Il est bien trop tard pour de la compassion. Cette fois c'est la fin.



Resident Evil ma saga gaming préférée ! La référence du survival horror développée par Capcom, débutée en 1996 sur Playstation et Sega Saturn, qui depuis ne m'a plus jamais quitté. Une licence qui à travers les années a angoissé des centaines de millions de joueurs dans un spectacle d'horreur évocateur à la simple prononciation du nom d'Umbrella Corporation et de la ville de Raccoon City, avec cacher dans ses bois le terrible manoir Spencer. Une saga qui a vu défiler bon nombre de jeux vidéo, dont une première adaptation cinématographique composée de 6 films de Paul W.S. Anderson avec l'actrice Milla Jovovich pour Alice, qui ont clairement divisé les fans. Resident Evil en plus d'être une expérience horrifique hors du commun, c'est avant tout des personnages emblématiques confrontés dans une lutte sans merci contre des hordes zombies et autres monstres dérivés du fameux virus, avec Chris Redfield, Jill Valentine, Barry Burton, Rebecca Chambers, Billy Coen, Leon S. Kennedy, Claire Redfield, Ada Wong, Carlos Oliveira, Sheva Alomar, Helena Harper, Piers Nivans, Jake Muller, Sherry Birkin, Moira Burton, Natalia Korda, Ethan Winters, ou encore le terrible Albert Wesker.



Prêt à plonger de nouveau dans l'horreur Resident Evil ?



Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City de Johannes Roberts est un film à ne pas en douter réalisé par un fan animé de bonnes intentions. Le cinéaste propose un récit qui a la très lourde tâche de mélanger de manière crédible les grandes lignes de Resident Evil 1 avec celle de Resident Evil 2. Fort est de constater que Roberts sans sort plutôt bien en produisant une histoire suffisamment stable et crédible via une chronologie cohérente qui parvient à joindre les deux bouts autour d'une intrigue qui fournit adroitement de la tension, de l'action et surtout de l'horreur. Le récit traverse de nombreux moments partiellement bons avec des parties friables et d'autres beaucoup plus solides notamment dans le chapitre du manoir. De nombreux détails et autres références sont présents offrant une véritable restitution qui vient allègrement caresser les fans de la première heure sans pour autant les enliser dans de longues explications. Les décors sont superbes et rendent totalement gloire et justice à la licence. Chapeau bas pour la reconstitution incroyable du manoir Spencer, ou encore du commissariat des S.T.A.R.S. Enfin on y est, et quel pied !


Pour l'adulateur de la saga que je suis, j'ai retrouvé avec un immense plaisir l'expérience atmosphérique effrayante des jeux. La cinématographie renvoie à un véritable film d'horreur avec une excellente composition musicale de Mark Korven qui fait froid dans le dos et vient sublimer ce spectacle macabre angoissant. Le rythme est astucieusement géré avec une première partie qui prend son temps en posant une ambiance austère, inquiétante et sinistre offrant un cadre sépulcral idéal. La seconde partie laisse libre cours à l'action sans pour autant abandonner l'horreur à travers des séquences hypers tendues, comme la première attaque contre les contaminer dans le lugubre manoir Spencer avec Chris, ou encore une scène admirablement bien orchestrée dans laquelle Chris affronte dans le noir des zombies déchaînés avec un plan intelligent à la première personne qui laisse apparaître comme luminescence la projection des balles tirées en rafale, ou encore la lueur d'une flamme d'un Zippo. Une mise en scène astucieuse qui favorise une action nerveuse tout en maintenant une pression propre à un film d'épouvante où l'angoisse ne cesse de guetter le spectateur.


Derrière le zombie il y a toute une culture fascinante qui aura effrayé durant des années les spectateurs à travers de nombreux supports, mais ces cadavres éveillés animés par une irrésistible faim de chair sont-ils aujourd'hui encore effrayants ? La répétition constante de ce concept stagne depuis des années au point de créer une surdose qui rend les zombies anecdotiques et bien moins effrayant. Heureusement, certains parviennent encore à rendre à cette créature cauchemardesque emblématique son statut d'horreur en l'intégrant dans une mise en scène, un contraste, une situation, ou des personnages, qui renouent efficacement avec l'idée propre du survival horror. Un élément très important que parvient habilement à retranscrire Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City, en offrant aux zombies une nouvelle fraîcheur frissonnante qui à défaut d'être exceptionnelle, renoue au moins le zombie avec le sentiment d'effroi qu'il est sensé représenter ce qui est déjà en soi une lourde responsabilité.



Ça commençait si bien ! ##



Durant sa seconde partie le film est bien trop court pour tout ce qu'il raconte. Le passage du manoir bien qu'excellent est trop précipité et c'est totalement regrettable car c'est incontestablement le chapitre qui est techniquement le mieux géré, mais aussi le plus passionnant à suivre (avec la séquence d'ouverture dans l'orphelinat qui renoue avec les moments les plus effrayants de la saga). C'est regrettable car le manoir est bien là, magnifiquement représenté au détail près jusqu'au souterrain. Seulement, on dérive si rapidement dedans que cela en devient du gâchis. Avec une retranscription si fidèle et réussite des décors on aurait dû se projeter dedans beaucoup plus longtemps, avec au moins 30 minutes de plus dans laquelle l'action et la tension horrifique auraient pu être maintenues tout en explorant davantage les tenants et les aboutissants autour du virus dont les personnages principaux entendent à peine parler. Les effets spéciaux numériques sont quelques fois pitoyables avec des CGI mauvais qui sont bâclés via des effets qui font malheureusement ressentir le maigre budget concédé à cette œuvre.



Trop, c'est trop !



Parlons du point qui me laisse extrêmement mitigé : le casting et les personnages ! Il faut absolument arrêter avec le concept qui consiste à transformer des personnages emblématiques blancs par un multiculturalisme ethnique forcé qui donne l'impression que d'être blanc est un crime. Cela en devient discriminatoire ! Je comprends totalement que l'on veuille avoir plus de représentativité ethnique dans une œuvre, c'est totalement respectable, mais pourquoi vouloir transformer des personnages emblématiques en ce qu'ils ne sont pas alors que pourtant dans la saga Resident Evil il existe de nombreux autres personnages emblématiques, qui justement, ne sont pas blanc ! Ada Wong, Carlos Oliveira, Billy Coen, Sheva Alomar... Il n'y a qu'à se servir. Malgré tout je ne jette pas la pierre sur les comédiens qui dans l'ensemble souffre surtout d'une mauvaise écriture autour de certains personnages.


Commençons par ce qui fait mal : '' Leon ! '' Qu'est-ce qui c'est passé ? Comment après avoir tant respecté l'univers de Resident Evil peut-on faire d'un personnage si emblématique un comic relief qui ne sert que d'acolyte idiot et inexpérimenté pour Claire. J'ai beau essayer de faire un effort je n'arrive pas à lui trouver un seul point positif, qui en plus (comme si cela ne suffisait pas) est incarné par un comédien qui physiquement n'a rien à voir avec " Avan Jogia '', qui aurait été parfait pour Carlos Oliveira. La comédienne Hannah John-Kamen s'en sort bien mieux mais certainement pas en tant que Jill Valentine, qui initialement n'a rien à voir sur le plan physique et encore moins sur le plan psychologique. Rien à voir ! C'est là que je regrette ma chère Milla Jovovich qui pour ma part aurait en son temps fait une magnifique Jill Valentine qui est mon personnage féminin préféré de la licence. J'ai moyennement aimé la proposition de Tom Hopper en tant que Albert Wesker auquel il ne rend pas un superbe hommage mais a au moins l'originalité de proposer quelque chose.


Kaya Scodelario est convaincante en tant que Claire Redfield, la relation avec son frère et son objectif pour le retrouver colle assez bien. Robbie Amell fait physiquement un bon Chris Redfield, c'est lui qui offre les meilleures scènes d'action (normal), bien que je le trouve malheureusement un brin agaçant. Chris Redfield est mon personnage masculin préféré de la licence et en tant que tel je ne suis pas pleinement convaincu, mais ça passe. Neal McDonough pour William Birkin passe bien. On a le plaisir de découvrir Lisa Trevor qui esthétiquement est super bien faite, avec un rôle important qui malheureusement sera jeté à la poubelle lors de la destruction de la ville de Raccoon. Superbe référence à Resident Evil Code Veronica avec les jumeaux Alexia et Alfred Ashford. Enfin, Barry et Rebecca ne sont malheureusement pas présents, mais j'espère les retrouver prochainement.



CONCLUSION : ##



Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City de Johannes Roberts est une adaptation proche du jeu vidéo que j'ai apprécié bien qu'il manque quelque chose. L'horreur et le suspense sont au rendez-vous par le biais d'un spectacle divertissant qui accumule de bonnes et mauvaises choses à travers une conduite aux aspects louables et malheureusement incompréhensibles dans le cas de Leon. Une reproduction incroyable de l'environnement et de l'ambiance propre à la saga qui malheureusement s'avère trop fugace. Tellement de potentiel !


Cela aurait été plus judicieux et logique de combiner dans un seul film Resident Evil 0 avec Resident Evil premier du nom, et pour une suite éventuelle Resident Evil 2 avec Resident Evil 3, en attendant ça reste pas si mal et je ne dirai pas non à une suite.

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le 28 nov. 2021

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