« Donne un bisou ! »

Après deux films plutôt décevants, James Bond revient en forme. Du grand spectacle entre des descentes à ski dans le nord de l'Italie, de l'escalade en Grèce ou de la plongée sous-marine. Après la débauche de technologie de Moonraker (1979), la production voulait revenir sur terre et bien lui en a pris. On remarque d'ailleurs la symbolique de l'autodestruction de la Lotus de Bond, et de la course-poursuite subséquente en Citroën 2CV. Rien que pour nos yeux, comme la célèbre affiche où Bond est cadré dans l'entrejambe d'une femme en maillot de bain. Efficace !

Le charme suave et gracile de Carole Bouquet dans le rôle de Melina Havelock voulant venger la mort de ses parents est à l'image de la superbe chanson du générique de Sheena Easton, sans doute la meilleure après celle, indépassable, de Vivre et laisser mourir (1973). Il y a aussi Bibi Dahl (Lynn-Holly Johnson) qui est un peu agaçante en ado nunuche, mais au moins ça fait du bien de voir Bond se faire harcelé par une femme, pour une fois. On remarque aussi Milos Columbo (Topol), un chaleureux allié grec de Bond, qui n'arrête pas de manger ses pistaches, dont il laisse les coques traîner derrière lui tel le Petit Poucet. Et Roger Moore a toujours autant d'humour, par exemple quand il laisse la mère Thatcher qui essaie de le joindre par téléphone parler à son perroquet... Donne un bisou ! Donne un bisou !