« He broke my nose again. » ROCKY BALBOA

Fort du succès de Rocky, autant critique que commercial, Sylvester Stallone décide de faire une suite. Il imagine alors un premier concept dans lequel Rocky Balboa entre en politique et devient maire de Philadelphie avant d'être condamné pour détournement de fonds organisé par Paulie, se retrouvant ainsi sans un sou comme au début du premier opus.

Sylvester Stallone recontacte John G. Avildsen (le réalisateur du premier film) pour réaliser le film. Si celui-ci se montre intéressé par le concept d'origine, il change rapidement d'avis en voyant le scénario définitif. Parce que Stallone a abandonné son premier scénario pour revenir à un script un peu plus basique.

Après son combat épique contre le champion du monde Apollo Creed où il fut déclaré perdant par les juges, Rocky Balboa profite des gains que sa petite célébrité lui a apporté. Cependant, la vie n’est pas tendre avec le boxeur qui se retrouve bien vite de nouveau à sec. Apollo de son côté, est victime des amateurs de boxe qui remettent en cause sa victoire aux points. Frustré, Creed propose à Rocky une revanche.

Rocky II n’ayant toujours pas de réalisateurs, les producteurs Irwin Winkler et Robert Chartoff proposent à Sylvester Stallone de diriger le film lui-même. D'abord réticent à cause de sa malheureuse expérience sur Paradise Alley (sa première réalisation), l'acteur finit par accepter.

Le long-métrage a la bonne idée de débuter sur le combat final du premier film, pour nous replonger d’emblée dans l’action et la tension de cet affrontement légendaire, consacrant l’abnégation de Rocky malgré une défaite au score. A la gloire des deux hommes qui se sont opposés dans un combat dantesque succède la douleur, une ambulance les conduisant aussitôt à l’hôpital, prenant la même route que Rocky parcourait à pied pour s’entraîner. Combattants puissants tenant sur leurs deux jambes durant quinze rounds, les voici tous deux en fauteuil roulant, harcelés par une horde de journalistes voulant recueillir leurs impressions à chaud. Pour Rocky la décision est déjà prise, c’était le combat d’un soir, mais pour Apollo, les comptes ne sont pas encore bons.

L’attachement de Sylvester Stallone envers Rocky est flagrant. Sa démarche est sincère. L’acteur / réalisateur ne surligne pas ses effets. Sa mise en scène reste proche de celle John G. Avildsen dans le premier volet. Même si il raconte une revanche (non désirée dans un premier temps), le film y va doucement et en profite surtout pour continuer à explorer la psyché de ses personnages, avec la continuation de la belle histoire d’amour entre Rocky et Adrian. Il approfondie aussi les relations paternels entre Rocky et Mickey, sans oublier Paulie, inénarrable beau-frère, lui aussi toujours présent et indispensable à plus d’un titre.

Les authentiques Talia Shire et Burt Young sont de retour, Talia plus douce que jamais et Burt se retrouve dans une situation inversée à celle du premier film en étant riche et dans une forme physique impressionnante. Burgess Meredith est aussi de retour dans son rôle de Mickey qui va créer un lien paternel avec Rocky Balboa.

Rocky va essayer de se construire une vie de famille américaine ordinaire, avec la volonté, notamment, d’améliorer leur train de vie, en s’achetant une belle voiture, une maison, de belles montres, une belle veste. Adrian, toujours plus mesurée, le suit pour freiner l’élan de celui qui est devenu son mari et qui, dans l’enthousiasme, s’avère quelque peu dépensier. Cette vie ordinaire n’est cependant pas si simple à construire, le passé et les facultés de Rocky le limitant dans ses perspectives, que ce soit pour trouver un simple emploi de bureau lui garantissant un quotidien simple et sans histoires. Face à l’urgence du besoin une seule clef va permettre d’ouvrir la porte de sortie : la boxe.

Pourtant, encore une fois, la majeure partie du film va laisser la boxe de côté, notamment suite à la promesse que Rocky avait faite à Adrian de ne plus remonter sur le ring après les blessures subies au niveau de son œil gauche. Son impuissance face à la situation et les provocations volontairement agressives de Apollo Creed, ainsi que la ténacité de Mickey, devenant pour Rocky un véritable père spirituel, finiront par le mener à accepter ce match revanche, mais ce n’est que la bénédiction de Adrian qui va véritablement réveiller Rocky.

Toute la seconde moitié du film, débutant après l’accouchement difficile de Adrian, qui la plonge dans le coma, suit cette montée en puissance galvanisante, ce retour à la lumière qui montre que là où tout était si près de s’écrouler, la flamme s’est à nouveau embrasée.

Le combat final est violent, plus que dans le premier film. Carl Weathers est intense en Apollo Creed. La tension du dernier acte doit beaucoup à sa performance survoltée et à son adresse physique. Même un néophyte des sports de combats peut se rendre compte très vite que Apollo est bien meilleur boxeur que Rocky. D’ailleurs dans le deuxième round, Carl Weathers sera si brutal que Sylvester Stallone devra passer sur la table d'opération pour de multiples fractures et une remise en place de ses intestins.

La musique de Bill Conti est, comme dans le premier volet, mythique. Passant par l’émotion jusqu’à la galvanisation, Bill Conti nous transmet assez facilement l’état d’esprit des personnages. Des thèmes créent par le compositeur qui resteront à tout jamais dans les esprits.

Rocky II vient reprendre ce côté désespéré qui régnait durant une bonne partie du premier film, pour opérer une montée en puissance encore plus fulgurante et, cette fois, faire triompher son héros, parachevant le succès qu’il avait déjà obtenu dans Rocky, qui le laissait néanmoins sur une défaite. Sylvester Stallone parvient à développer encore plus son personnage pour continuer à écrire sa légende et nous embarque dans ce nouveau film inspirant et émouvant.

StevenBen
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le 12 mars 2023

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Steven Benard

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