L'amour contre les frontières.

En 1866, alors que Venise est encore sous contrôle autrichien, une comtesse italienne s'éprend d'un lieutenant qui est considéré entre guillemets comme un ennemi.


Dans sa carrière, Luchino Visconti aura souvent observé l'histoire de son pays par le prisme de l'amour, et c'est également le cas ici, pour la première fois d'ailleurs. Pour ce faire, les grands moyens sont à l'écran, avec des décors majestueux, des figurants à perte de vue, et une très belle utilisation du Technicolor, et tout cela ramené à cette histoire tragique entre deux personnes qui n'auraient pas dû s'aimer. En l'occurrence Alida Valli et l'acteur américain Farley Granger, ce dernier étant un choix judicieux de casting car il représente l'ailleurs dans ce que voit cette femme de cet homme beau et ténébreux. Mais au fond, ce qui m'a freiné dans cette adaptation d'une nouvelle, c'est que ça reste d'une grande froideur, et que l'émotion est pour ainsi dire quasiment absente, si on excepte la fin, mais il faut attendre jusque là pour vibrer un peu.


Etrange, alors que pour deux de ses films ultérieurs, Rocco et ses frères ainsi que Le guépard, je reste ému, mais là, Luchino Visconti s'est-il laissé enivrer par les moyens aux dépens de sa passion amoureuse ? Petite déception en vue, mais je n'en garde pas moins une grande estime pour ce réalisateur.

Boubakar
6
Écrit par

Créée

le 16 janv. 2021

Critique lue 231 fois

5 j'aime

2 commentaires

Boubakar

Écrit par

Critique lue 231 fois

5
2

D'autres avis sur Senso

Senso
Watchsky
8

Sous un air d'Opéra

L'opéra a toujours occupé une place importante dans l'histoire de Venise. Déjà au XVIIème siècle, les puissantes familles vénitiennes érigeaient de gigantesques théâtres pour accueillir des...

le 5 avr. 2021

15 j'aime

10

Senso
LongJaneSilver
6

Venise est un théâtre, mais...

... mais la nouvelle dont s'inspire Visconti ne l'était pas : du petit récit sensuel de Boito émerge une gigantesque pièce montée, qui peine, à trop vouloir monter la chantilly, à réussir le va et...

le 30 oct. 2013

13 j'aime

Senso
magyalmar
5

Non siamo più in Venezia

S'il y a bien une chose que j'aime chez Visconti, c'est le méthodisme obsessionnel avec lequel il compose et emplit son cadre. Où que l'on regarde dans ses images, il y a toujours un détail à...

le 12 août 2016

12 j'aime

4

Du même critique

Total recall
Boubakar
7

Arnold Strong.

Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...

le 11 nov. 2012

44 j'aime

3

Massacre à la tronçonneuse
Boubakar
3

On tronçonne tout...

(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...

le 18 févr. 2022

42 j'aime

Dragon Ball Z : Battle of Gods
Boubakar
3

God save Goku.

Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...

le 15 sept. 2013

42 j'aime

9