le 11 sept. 2025
Danse explosive !
Sur le plan de la mise en scène — visuelle et sonore —, c'est difficile de ne pas s'incliner devant autant de virtuosité esthétique. Il suffit de voir les séquences d'introduction lors de la...
Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.
Sirat est avant toute chose, un film franchement audacieux. Intime, marquant mais surtout très libre. Sur un scénario très simple, il nous embarque dans un périple posé et nerveux en même temps, s'affranchissant à la fois des codes de son propre récit et des attentes de ses spectateurs. Drame familial, road movie, survival, une pépite hybride et une véritable proposition artistique.
La mise en scène, sensorielle, sert ici le sujet de la teuf, traitée avec respect. Comment mieux dépeindre le monde qui danse qu'en représentant au mieux l'altérité de la réalité, la dilatation du temps, la musique hypnotique qui se retranscrit sur l'image. Le film est comme un véritable trip. Les acteurs n'en sont pas. Ils sont leurs personnages, affranchis donc de l'idée même du jeu d'acteur. Si cela peut sonner faux, ça n'en est que plus réel.
Communauté qui cherche l'idéal en s'éloignant de la civilisation, elle est pourtant constamment rattrapée et chassée par ceux qu'elle fuit. Ses membres ont des stigmates, des amputations et portent en eux la quête du plaisir dans une vie écorchée. Ce petit monde va être rejoint par Luis, son fils Estéban et leur quête commune, qui ajoutent de la mythologie au récit. Le sirat, chemin difficile et périlleux qui mène vers un but, l'enfer ou le paradis.
Et là, le film finit par basculer. Rupture totale. Oliver Laxe fait un choix à la fois provoquant, audacieux et très radical. Choquant, mais finalement totalement justifié (spoilers !) :
Le film cherche à nous rappeler à la fois l'omniprésence du danger dans ce genre de parcours, mais également le sentiment de surprise et d'horreur face à ce même danger. Le spectateur attend inlassablement le moment qui va compliquer tout ce voyage, mais se retrouve tout de même totalement surpris par la mort, frappant ici un enfant. Et quand elle arrive, c'est le trauma pour tout le monde, pour la salle, pour les protagonistes. Il cherche à nous faire ressentir cette incertitude qu'ont les gens qui vivent au milieu des conflits du monde. Que ces personnes là, habituées au danger, ne sont finalement pas conditionnées aux horreurs qu'ils voient mais les vivent bel et bien. Ces drames arrivent aux proches, aux enfants sans même parfois qu'on puisse retrouver les corps. Laxe joue avec ce suspense et avec nos nerfs. Cet enfant devait mourir, car il fallait que le discours soit clair, qu'il n'y ai pas juste un vague espoir de retrouver la fille.
Pour que Luis (incarné par Sergi Lopez) rejoigne cette troupe, cette communauté, il fallait alors passer l'ultime étape, celle d'être amputé par la vie et par ce voyage.
Car si l'univers de la Free est ici le support, il s'agit bien d'une fresque générale sur les nomades du monde, fuyant la misère, l'oppression, la guerre.. Ces opprimés qui pour survivre se forgent une identité, un humour, un système de solidarité, une culture et des coutumes. Et qui parfois, ferment les yeux pour avancer, vivre encore un peu (comme lors du climax du film, au milieu d'un champs de mines).
C'est cela, que symbolise ici le Sirat : un périple interminable vers un idéal, un eldorado en réalité inatteignable qui aveugle et qui nous amène à risquer ce que l'on a, pour chercher ce que l'on ne trouvera peut-être jamais. C'est ainsi que nos protagonistes, dans cette toute dernière scène, rejoignent les bancs des réfugiés, comme un rappel miroir de ce que sont tous ces gens qui fuient et traversent le monde en y laissant des plumes.
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Créée
le 23 sept. 2025
Critique lue 20 fois
le 11 sept. 2025
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