Skyscraper par pierrick_D_

Will Sawyer,commando d'élite du FBI,a dû démissionner suite à de graves blessures récoltées en service qui lui ont coûté une jambe à défaut de lui coûter un bras.Reconverti dans la sécurité,il dirige une petite entreprise qui a la chance de décrocher un gros marché concernant l'examen de la plus haute tour du monde qu'un milliardaire chinois mégalo a fait construire à Hong Kong.Mais le cadeau est empoisonné car une bande de gangsters attaque l'immeuble et y fout le feu,ce qui contrarie légèrement McCl.....euh Sawyer,dans la mesure où sa femme et ses deux enfants sont bloqués à l'intérieur.Qu'à cela ne tienne,Will est le meilleur des maris,le meilleur des papas,le meilleur des ex-marines,le meilleur des ex-policiers,le meilleur des spécialistes de systèmes de sécurité et le gars le plus téméraire de l'univers,ce qui va lui permettre en dépit de sa patte folle de récupérer sa petite famille tout en explosant la gueule des vilains pas beau.Il faut dire qu'il est incarné par Dwayne Johnson,le plus costaud des ex catcheurs,le gars à qui rien ni personne ne résiste.Le réalisateur-scénariste Rawson Marshall Thurber a débuté dans la comédie,"Dodgeball" ou "Les Miller",avant de passer à la comédie d'action avec "Agents presque secrets" et le récent "Red Notice" qui ont également The Rock pour vedette,"Skyscraper" étant son seul film "sérieux",même si les grosses vannes débiles y fusent sporadiquement.C'est du blockbuster bien décérébré,tout-à-fait dans le style de ses producteurs Legendary et Universal qui ont mis des picaillons dans l'affaire,et c'est heureux car les scènes d'action vertigineuses font le prix de ce succédané de "La tour infernale" et "Piège de cristal" qui brille essentiellement par ses effets spéciaux renversants et sa violence extrême.Il ne faut pas trop avoir peur de contempler le vide pour regarder ça et même si on sait que le héros s'en sortira toujours c'est souvent impressionnant et angoissant.Dommage cependant que Thurber abuse du procédé du "tout dernier moment",ce gimmick qui permet aux bons personnages d'échapper in extremis au châtiment suprême.Que ça arrive dix fois dans le film,admettons,mais quand ça arrive cinquante fois la surprise,qui était éventée d'avance,fait carrément place à l'ennui blasé.Chaque fois qu'un des héros est en danger de mort imminente on sait que non seulement il va s'en sortir,mais aussi à quel moment,comment et grâce à qui,le kit absolu de la prévisibilité.Signalons le petit côté inclusif de nos amis les handicapés,le coup du héros invincible amputé d'une guibolle ce n'est pas courant.D'ailleurs ça y va franco dans la dramatisation à outrance car en plus de Will-à-cloche-pied et de son gag récurrent de la prothèse qu'on enlève et remet sans arrêt il y a son gamin qui est asthmatique,ce qui au milieu de la fumée est dommageable.L'auteur se paye même une référence à "La dame de Shanghai",après tout on est en Asie,avec la pièce remplie de miroirs dans laquelle se poursuivent les protagonistes.Les décors de ce bâtiment ultra-tech sont d'ailleurs très beaux et bien utilisés afin de servir l'histoire.Johnson est parfait pour ce rôle qui lui est habituel de brute au grand coeur plongé malgré lui dans une spirale de violence où s'expriment efficacement ses techniques de combat et son masochisme intrinsèque car il s'en prend une nouvelle fois plein la gueule avant de vaincre.Son épouse est jouée par la très limitée Neve Campbell,et on comprend assez bien pourquoi elle n'a rien fait de marquant en dehors de son personnage de Sidney Prescott dans les "Scream".La galerie d'intervenants secondaires est constituée d'acteurs peu connus et distribués dans des personnages archétypaux mais qui ont vraiment les gueules de l'emploi et viennent d'un peu partout.Le singapourien Chin Han fait le richard dépassé par ses ambitions démesurées,le danois Roland Moller est le mercenaire froid et mauvais comme la gale,le canadien Pablo Schreiber est le meilleur pote du héros dont on voit immédiatement qu'il n'est pas net,tout comme l'anglais Noah Taylor en affairiste qui exsude la traîtrise par tous les pores,alors que le chinois Byron Mann,castagneur de seconde zone,se contente ici d'un emploi de flic observant les évolutions de l'affaire.La taïwanaise canon Hannah Quinlivan,ex mannequin,est l'indispensable complice des affreux qui se bat mieux que les hommes mais qui va pourtant se faire dérouiller par la mère Sawyer, qui n'a pourtant qu'une formation de médecin,lors de la traditionnelle baston de gonzesses qui eût été plus sympa dans la boue avec des tee-shirts mouillés,mais on ne peut pas tout avoir dans le cadre d'un film grand public.