Au-delà de la figure du père, auto-proclamé “citoyen souverain” et enfermé dans un complotisme, c’est bien le fils Jacob qui est le centre du récit. Tout passe par lui, par ce qu’il endure face à la fuite en avant délirante de son père, quand lui ne rêve que d’une adolescence ordinaire.
Le film s’installe dans un réel gris, celui de la classe populaire américaine, où l’extrémisme des “Sovereign Citizens” et la libre circulation des armes viennent se heurter aux existences monotones. "Face à eux", les institutions et sa police représentées avec un grand manque de nuance.
Ce qui frappe, c’est que le cinéaste ne juge jamais frontalement ses personnages. Et son entêtement, son jusqu’au-boutisme, le poussent vers un point de non-retour. Cependant, le film se répète parfois, s’étire avant de trouver son explosion finale, excessive mais cohérente. La mise en scène appuie parfois trop sur le misérabilisme, mais les interprétations rattrapent tout.