Il y a des films qui ont tout pour émouvoir, tout pour emporter, tout pour faire frissonner. Sparkle, réalisé par Salim Akil en 2012, fait partie de ces œuvres qui veulent toucher l’âme, mais qui, malgré leur sincérité, échouent à allumer cette étincelle intérieure que l’on attend avec impatience.
Je ne peux nier la beauté de l’intention. Rendre hommage à une époque vibrante, à ces voix féminines puissantes qui ont transcendé les douleurs et les oppressions par la musique, c’est un pari noble. Et certaines scènes musicales sont effectivement bouleversantes, habitées d’une énergie et d’une émotion qui rappellent pourquoi on aime tant le cinéma musical. Jordin Sparks, dans le rôle-titre, livre des performances vocales pleines de générosité, et l’ombre douce-amère de Whitney Houston plane avec une grâce infinie.
Mais voilà, tout cela ne suffit pas à masquer les failles. J’ai voulu aimer Sparkle avec passion. J’ai attendu le moment où le film m’attraperait par le cœur, où l’émotion me prendrait à la gorge. Il ne s’est jamais produit. Le scénario, cousu de fil blanc, enchaîne les rebondissements sans jamais creuser là où cela ferait vraiment mal. Les conflits sont esquissés, les douleurs survolées, les relations effleurées. On reste en surface, là où le film aurait dû plonger.
Ce manque d’audace se retrouve dans la mise en scène, trop lisse, trop sage. L’esthétique est jolie, mais elle ne dit rien de plus. Le cadre reste figé là où il aurait pu danser avec la musique, exploser avec les voix. Il y avait tant à raconter, tant à exprimer – et pourtant, tout semble retenu, bridé.
Ce qui me blesse peut-être le plus, c’est cette impression que Sparkle aurait pu être grand. Vraiment grand. Le matériau est là, le souffle de la soul music aussi, mais le film ne s’autorise jamais à en faire une œuvre viscérale. On sent l’envie, on perçoit l’émotion derrière les silences – mais tout est trop contenu.
Et malgré cela, je ne peux pas rejeter Sparkle. Il y a une sincérité palpable, une tendresse dans le regard du réalisateur, une envie de rendre hommage. La dernière apparition de Whitney Houston donne au film une résonance poignante, presque crépusculaire. C’est un adieu muet, mais vibrant.
En sortant du film, j’étais partagé : touché par ce qu’il aurait pu être, frustré par ce qu’il est réellement. Sparkle est une belle promesse, inachevée. Un éclat... mais sans incandescence.
Note personnelle : 5.5/10 – un film qui chante juste, mais sans vraiment faire vibrer.