le 19 févr. 2017
Fin de course ?
On a bien du mal à s’imaginer que la même personne se trouve derrière l’ambiance dosée et maîtrisée de Sixième Sens ou Signes et la mise en scène facile et sans personnalité de Split. C’est que le...
Ces dernières années, le nom de M. Night Shyamalan avait quelque peu perdu de sa superbe. After Earth, le nanar à 130 millions de dollars, marque une longue série de superproductions sans grands intérêts. Split, produit par Jason Blum, le spécialiste des petits budgets qui cartonnent au box-office, est une immersion dans un esprit fragmenté. Ce thriller original de par son sujet, une personne souffrant de trouble dissociatif de l'identité, n'est certes par transcendant, mais tout de même intéressant.
Tout commence par l'enlèvement de trois adolescentes sur un parking de supermarché. Le ravisseur, Kevin Wendell Crumb, souffre d'un trouble dissociatif de l'identité. Séquestrées dans une pièce, les trois filles vont tenter de s'extirper des griffes de Kevin. Parallèlement, le déséquilibré est suivi par une psychiatre, le docteur Fletcher. Cette dernière, qui a caractérisé et compté 23 personnalités chez Kevin, va se rendre chez son patient suite à de mystérieux mails d'appel à l'aide reçus. Les différentes confrontations, inéluctables, vont amener une vingt-quatrième identité à se manifester, celle de "la bête".
Autre originalité de Split, la notable absence de twist. Le dénouement est amené dans l'angoisse et la crispation certes, mais aucun retournement de situation digne de la plupart des films du réalisateur ne vient bouleverser le cheminement de l'intrigue. Shyamalan lève peu à peu le voile sur Kevin et Casey, l'une des adolescentes, jusqu'à la confrontation finale.
L'antre de Kevin, le sous-sol du zoo où ce dernier travail, est un bijou pour inspirer la peur et l'incapacité de s'échapper. Les longs corridors aux murs délavés et à la tuyauterie apparente, la sensation d'étouffement dans ce sous-sol sans lumière et cette inquiétante impression qu'il n'y a aucune issue sont des éléments captant l'attention du spectateur qui pestera lorsque le docteur Fletcher s'y engouffrera. Inconsciente !
La performance de James McAvoy, unanimement saluée, porte le film qui s'articule autour des changements de personnalités de Kevin et de l'attente de l’apparition de "la bête". L'acteur se métamorphose à chaque identité ; passant d'un enfant de 9 ans bravache à une bête immonde aux muscles saillants. Malheureusement, en dehors du rôle de Kevin, les autres personnages manquent cruellement de profondeur (excepté peut-être la révélation du traumatisme de Casey). Les trois adolescentes et la psychiatre ne sont finalement que des catalyseurs de l'intrigue.
Inspiré d'une histoire vraie, Split est une belle surprise venant d'un cinéaste quelque peu passé aux oubliettes. Incisif dans sa mise en scène et l'écriture, Shyamalan paraît épanoui dans ce cinéma modeste et intimiste. La suite annoncée, Glass, et dont le tournage vient de se terminer pourrait être la consécration pour le réalisateur, mais aussi pour l'acteur McAvoy. Sortie prévue en janvier 2019.
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Créée
le 25 févr. 2018
Critique lue 5K fois
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