Je fais partie de cette génération qui a découvert Springsteen avec son album " born to USA" et la grosse nullarde en anglais que j'étais aura mis des années à comprendre le véritable message du titre; en attendant, je pleurais en écoutant " dancing in the dark", je sentais un désespoir aussi profond que le mien... et je m'envolais sur I'm on fire... il y a quelques années, j'ai lu sa passionnante bio qui non seulement retrace son parcours, mais surtout nous offre une amérique si vivante, avec toutes ses contradictions; et récemment, on m'a offert le superbe album de reprise only the strong survive : musicalement, il a toujours des choses à dire, le Bruce c'est toujours aussi poignant !
Donc autant d'intensité à écouter et lire cet artiste demandait de ma part un film à la hauteur... ce qui 'n’est pas le cas; le film n'est pas mauvais, loin s'en faut, puisqu'il dépeint la période sombre de ses 30 ans, superbement décrite dans la biographie ci-dessus citée; mais il manque un truc... un petit quelque chose pour qu'on entre complètement dans cet univers; car il est question d'un artiste, en plein désarroi, qui va nourrir un album atypique de son mal-être. J'ai quand même regardé 4 fois ma montre, pour savoir où j'en étais des deux heures de cinéma et la première fois au bois de 35 minutes.... signe chez moi que je m'ennuyais, car la magie, cette petite vibration qui vous enveloppe et vous emporte, n'était pas au rendez-vous. Pourtant, les personnages existent bel et bien, c'est plutôt fidèle à la vie de Bruce, mais ça ne fait pas tout... le moment qui m'a le plus touchée, c'est lorsque Bruce, seul dans sa maison, tombe à la télé sur le film starkweather - un sérial killer américain - qui lui inspire un titre qui deviendra Nebraska, le titre éponyme de l'album. Là, tout à coup, il se passe quelque chose.... vraiment, on est happé...
Si j'avais pu j'aurais mis 6,5, mon 6 est un peu sévère, mais un 7 serait trop généreux....