Robert Redford le mentor

En 1991, le président des U.S.A s'apprête à faire un voyage commercial en Chine pour renforcer les liens avec ce pays. C'est alors que Tom Bishop (Brad Pitt) est arrêté pour avoir tenté de faire évader un prisonnier détenu au pénitencier de Suzhou . La C.I.A a 24 heures pour le faire libérer. Nathan Muir (Robert Redford) , son ancien partenaire et prêt à partir à la retraite, doit donner des informations sur Bishop...

Robert Redford était attaché à ce projet depuis 1998 quand le film a enfin pu se faire. Au départ il devait être réalisé par Mike Van Diem mais le studio a préféré le proposer à Tony Scott , habitué aux grosses productions et qui avait remporté un beau succès avec "Ennemi d'état" , film d'espionnage .

La grande idée du film est de réunir, 9 ans après "Et au milieu coule une rivière", Robert Redford et Brad Pitt qui avait été désigné comme le successeur de l'acteur-réalisateur légendaire. Faut dire qu'il y a une certaine ressemblance physique : 2 beaux blonds charismatiques et avec des choix de carrière audacieux . Le couple vedette fonctionne vraiment à merveille. Et puis cela fait plaisir de voir Redford à nouveau dans un film d'espionnage (se rappeler l'excellent "Les 3 jours du condor").

Le scénario est complexe mais comme tous les films d'espionnage : je dis cela parce que certains ont reproché cela à ce long métrage...

La mise en scène de Tony Scott: il utilise pour une des rares fois de sa carrière des flashbacks intéressants sur la rencontre entre les 2 hommes. On y voit leur relation, leur caractère : c'est agréable de voir des personnages bien travaillés.

Parmi les petits rôles on notera Charlotte Rampling qui accepta juste pour le plaisir de voir Redford (cela peut se comprendre !),Catherine McCormack dans un rôle plus ou moins ambigu dans lequel elle se montre convaincante...

Il a souvent été reproché à Tony Scott de faire des mises scènes au rythma effréné : ici il se montre plus posé mais on y trouve quand même de l'action. Ironie du sort: ceux qui ont fait ce reproche à Tony Scott ont trouvé que le film n'était pas assez rythmé: faudrait savoir les gars....

En voyant la dimension politique, il est aisé de comprendre pourquoi Redford était attaché à ce projet.

Outre la géopolitique, le film dénonce la manipulation et le manque de loyauté de la C.I.A envers ses hommes

"Spy Game" eut des critiques mitigées à sa sortie comme tous les films de Tony Scott (ou presque!) à sa sortie. Et comme plusieurs de ses films, il a été réhabilité par une grande partie de la presse après la mort du réalisateur qui s'est comme par magie rendu compte que finalement ce cinéaste était talentueux...

Il eut un certain succès commercial (près de 1 million 500 000 entrés en France ) mais ne marcha pas autant que prévu aux U.S.A (un peu plus de 60 millions de dollars en 2000 était un score mitigé). Mais avec le temps le film devint un petit classique.

Pour ma part un des meilleurs Tony Scott.