On nous l'avait promis depuis 5 ans, depuis le rachat de LucasFilm : le premier Star Wars à la sauce Disney. L'épisode 7 d'Abrams n'était qu'une mise en bouche, une répétition avec tout ce qu'on aimait dans la trilogie originale, sans les CGI baveux et les personnages bof de la prélogie de Lucas.
Tout était écrit, ou presque... Rian Johnson n'était pas là pour faire du fan service, pour le meilleur comme pour le pire : pour un épisode qui va diviser ou rassembler les fans.
Enfin, on se marre
C'est la première fois que je ris autant face à un Star Wars, les personnages sont écrits de manière bien plus décomplexée qu'auparavant. C'est surprenant et ça fait du bien, même si on reste à la limite de la crédibilité, l'humour à trop haute dose fait qu'on a tendance à sortir du film rapidement, spécialement dans cet épisode 8 au ton qui se veut bien plus dramatique que les précédents.
Disney a rajouté une bonne dose de rire à la Marvel, pour moi ça sera juste un doigt svp.
C'est quand on voit les méchants ?
Un héritage de l'épisode 7, c'est qu'on ne croit toujours pas au personnage de Kylo Ren, à sa tentation du côté lumineux, ce type c'est comme un morceau de flan qui hésite entre la bouche et rester dans l'assiette.
Bon, vous allez me dire il y a Snoke, oui mais Palpatine était plus charismatique. Jar Jar Binks ? Ah oui, lui on voulait vraiment sa mort.
Cet épisode est à l'image de tous les autres hors trilogie originale : certes il est BEAUCOUP plus sombre, mais les personnages incarnant le "mal" manquent toujours autant de corps, ce sont simplement des coquilles vides dont on sait qu'elles éclateront à l'épisode 9, comme si elles n'avaient jamais existées. Toutes leurs actions sont prévisibles, et on est pas assez surpris pour vraiment rêver sur la suite des évènements.
Ce qui est dommageable à ce film qui présente de très bonnes intentions : une réflexion sur le bien fondé de l'ombre et de la lumière, ou encore la sensation que les 2 camps sont au bord du précipice et que la chute de l'un ou de l'autre est imminente.
Du bonheur aux yeux et aux oreilles
Du combat final sur la planète minérale Crait jusqu'au combats spaciaux, cet épisode est absolument magnifique. La qualité de la direction photographique n'est plus à prouver, le traitement des couleurs et certains plans iconiques nous en mettent plein la vue. Les idées ne manquent pas, et la durée très respectable du film permettent d'alterner les scènes de grand calme et les moments d'action effrénée.
Nous faisons face à l'épisode de la transition, à celui qui casse les codes établis depuis 7 films. En cela, Les Derniers Jedi s'est beaucoup inspiré de Rogue One.
Mais ce dernier était un spin-off et Gareth Edwards avait mieux traité son sujet, en faire un film de guerre pleinement assumé.
Malgré cela un aspect plus brouillon, le dernier né de la galaxie lointaine est ô combien plus impressionnant que les précédents par sa richesse scénaristique et visuelle, c'est un épisode à revoir avant le grand final, qui peut maintenant se poser sur des bases solides.