Un frère et une sœur, placés chez une nouvelle mère adoptive dans une maison isolée, découvrent un rituel terrifiant qui bouleverse leur réalité et les confronte à des forces obscures.
Substitution-Bring her Back est le dernier film des frères Philippou, co-réalisateurs du film d'horreur La main, sorti en 2023. Cette fois, les réalisateurs flirtent avec les rituels de l'occultisme. Le film commence avec des images violentes et crues issues d'une VHS qui montrent les sévices qu'infligent les sacrificateurs aux sacrifiés, l'idée force de toutes ces atrocités étant d'obtenir des faveurs en retour...
Andy et Piper découvrent leur père mort dans la douche. Ils sont placés dans une famille d'accueil dont l'hôtesse unique est Laura (Sally Hawkins, vraiment convaincante dans le rôle d'une marâtre diabolique...) et un curieux petit pensionnaire, Oliver, mi ange mi démon, un enfant terrifiant, partisan de l'automutilation, dont on ignorera jusqu'à l'issue du film comment il est arrivé dans cette maison qu'il ne parvient pas à fuir, supposant tout au plus qu'il a été enlevé par Laura. On sent déjà que les services d'aide à l'enfance ont baissé la garde, dans cette fiction, comme ailleurs.
Dès leur arrivée, Laura nourrit un projet qui, pour se réaliser nécessite de se débarrasser du grand frère Andy, qui a déjà connu quelques problèmes par le passé avec les autorités. Patiemment, elle va le faire douter ainsi que sa soeur, une jeune fille malvoyante, afin des les séparer, ne lésinant pas sur les "coups tordus". L'ambiance du film est glauque, on comprend vite que Laura prépare un plan diabolique.
Via un rituel occulte, elle veut faire revenir à la vie sa fille qui s'est noyée dans la piscine familiale et dont la dernière sépulture est un congélateur depuis un certain temps déjà....
Pas facile à évincer, Andy va revenir avec une responsable des services sociaux. Mais rien n'arrêtera Laura dans ses projets de résurrection contre nature.
Substitution est un film inconfortable et traumatisant à plus d'un titre. La folie de Laura pour les rites occultes, la monstruosité de son pensionnaire victime de traumas et les plans qu'elle a échafaudé donnent au film un caractère anxiogène permanent, renforcé par le cadre spatial limité proche du huis clos et l'omniprésence de l'eau (pluie, piscine...). Gros plan sur des visages mutilés ou en souffrance, hystérie et folie omniprésente, donnent un cachet constamment éprouvant à Substitution. Pour autant, j'ai regretté l'absence d'ouverture concrète du film sur les liens entre Laura et l'occultisme, ainsi qu'une écriture un peu bâclée s'agissant de certains personnages (Oliver). Les frères Philippou ont préféré resserré la focale sur la folie de Laura et ses 3 victimes, en demeurant très vague sur la mort de sa fille et sans fournir d'explications sur l'apprentissage du rituel occulte qui clôt le film et les liens de Laura avec ses pourvoyeurs. Pour résumer, ils ont privilégié les sentiments extrêmes et l'hystérie à la rigueur du scénario.
Ma note: 6/10