"faut être intelligent pour faire un film"

Je tiens a dire que je parle la en profane, je ne suis familier ni du groupe NTM, ni du rap des années 90, seulement, nous sommes ici pour parler de cinéma, et fort heureusement je m'y connais mieux dans ce domaine la.

Le film est au cinéma ce que le JT du midi est aux informations, les références ne font que références, les chambres "d'ado" remplies de posters et de stickers DefJam ou runDMC mais qu'on entend pas une fois écouter du Rap, de la violence (jamais montrée ou expliquée, le militantisme s'arrête a dire "nique ta mère", nous connaissons pas les causes), des voitures brulés, des histoires de policiers violents (les policiers sont violents mais les jeunes de banlieues sont des anges), le film ne fonctionne que par des symboles, il n'y a aucun effet de réel, on reste constamment en surface, même pour les rappeurs qui n'ont pas l'air d'être plus que ca animés par ce qu'ils font.
Le schéma cyclique est assez agaçant, une boucle qui se répète 3 ou 4 fois, confrontation avec KoolShen ou le manager ou le producteur, puis réconciliation (tout le monde cri nique ta mère), puis de nouveau une confrontation, avec entre les deux quelques musiques.

Je dois dire que j'ai été péniblement surpris par le manque de caractérisation des personnages, sachant (quelle surprise...) que JoeyStarr et KoolShen ont travaillé sur le film, les personnages ne sont pas ancrés a la banlieue qu'ils aiment tant, on ne prend pas une seconde de se poser dans le 93 et de se dire qu'est ce que ca fait de vivre ici ? de quoi les gens vivent ? quels sont leurs travaux ? (il est question très rapidement que KoolShen fait des faux-plafonds avec son père, fin de la caractérisation), on rappelle que JoeyStarr vit dans la rue et que ca n'a pas l'air si terrible que ca.
Ca rejoint directement ce que je disais plus haut, rien dans ce film ne parait réel, il n'y a que des effets, des symboles (dire qu'il y a de la violence ne suffit pas, et "ouin ouin on se sent délaissé" n'ai pas une raison cf : les gens de la France péri-urbaines)

Concernant le biobic lui meme, ca reste très banal et très balisé, ca n'a pas la jouissance d'un Almost Famous ou la folie d'un Gainsbourg (vie Héroïque), ascension classique jusqu'au sommet au zénith, avec sur le chemin, quelques embuches et complications (mais rien qui ne soit pas expédié en 5min je vous rassure, même la séparation avec les 3/4 du groupe ne donnera pas suite...).
Enfin bref, si vous venez chercher la porosité du récit d'un enfant de banlieue, livré a lui-même a la fin de son adolescence, cocaïnomane et alcoolique (JoeyStarr aurait oublié de le mentionner ??? petit polisson que tu es), elevé par un père cruel et que la musique "sauvera", ne perdez pas votre temps, ca n'en vaut pas la peine.

Les acteurs, même si parfois cabotins, jouent plutôt bien et ca apporte le peu de crédibilité que le film a.

Je ne perd pas mon temps a en dire plus, même si je pourrai, l'idée n'est pas de faire une liste mais un aperçu de ce qui m'a sauté aux yeux.