Ce film est une petite claque. Une claque lente, qui prend son temps, mais qui laisse une marque.
Déjà, ce qui fait que le film fonctionne, c'est par ses choix judicieux de mise en scène, en plus du sujet abordé qui n'est qu'une autre façon d'amener l'histoire d'un prêtre ou pasteur qui se questionne sur sa religion. Le choix du ratio 1:33 et de cette photographie très épurée et lumineuse donne à la fois une dimension académique à l'image mais aussi un côté "réalité embellie" avec la précision clinique de l'image. Tout tourne autour du personnage interprété par Ethan Hawke dans le film, et le choix de faire consigner ses pensées dans un journal au personnage principal n'est en rien un signe de paresse ici. Il est justifié et porte le film, on est dans sa tête, on comprend ce qui le tourmente. Lorsque le film se veut plus factuel avec de longs plans qui nous montrent le quotidien de ce pasteur, cette succession de scènes très ancrées dans le quotidien, on est dedans aussi parce que ça va nous parler à tous. On a donc une figure religieuse dont l'église est très ancienne mais qui vit quand même en 2017, dans notre monde à nous. Un monde où l'on s'inquiète de plus en plus pour l'avenir de la planète (ou plutôt du nôtre) tout en étant impuissant car les décideurs ne font rien pour sauver les meubles. Là encore c'est pertinent, et c'est donc cette rencontre avec Mary et Michael, un couple de paroissiens, qui va faire douter le personnage d'Ethan Hawke.
Le film a l'audace de proposer des moments de flottements ou surréalistes et d'oser une fin brutale, mais le réalisateur a su rendre ces moments touchants, en faire quelque chose. Je conçois que Sur le chemin de la rédemption puisse ennuyer, mais entre les beaux plans et la substance dont il est composé qui est assez différente de ce qu'on a l'habitude de voir, le film ne laissera pas indifférent.