Suzume
7.1
Suzume

Long-métrage d'animation de Makoto Shinkai (2022)

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Mi-homme mi-chaise et re mi-homme derrière

Comme à son habitude, Makoto Shinkai sort un nouveau film qui fait parler de lui. Il faut dire que le bougre sait se faire attendre, sait promouvoir ses films et sait y mettre des trains et des lycéennes qui nouent leur queue-de-cheval pendant le film.

Mais ici de quoi s'agit-il plus précisément (et ça va être compliqué d'en parler sans spoiler donc je vais utiliser la balise à certains moments:

L'histoire va suivre Suzume, une jeune lycéenne de 17 ans, qui sur le chemin du lycée rencontre un homme à la recherche d'une porte. Suzume, un peu intriguée par la demande, va se mettre à rechercher cette porte et va finir par la trouver dans des ruines sur la montagne et l'ouvrir. D'autres portes semblent apparaître partout au Japon, entraînant des désastres avec elles...
  • Visuel:

A chaque fois on se demande comment Makoto l'ami des vélos va encore nous surprendre. Et bien en mixant quelques uns des talents divers et variés qu'il a: des ciels de nuits somptueux, des effets de fumées plutôt convaincant (même si ce n'est pas de la fumée), des paysages de campagnes ou de ville magnifiques. Et encore une fois, des trains, et une scène de fermeture de porte de train vers la fin étrangement ressemblante à celle de 5 centimètre par seconde... (comme quoi y'avait des films avant Your name). Tout le film est somptueux, même le générique de fin et ses visuels plutôt marquants et qui feraient de magnifique posters ou autre...

  • Son:

Qui dit Shinkai dit Radwimps, mais pas que! Biensûr nos super mauviettes préférées sont là pour accompagner le spectateur à la sortie, mais j'me pose une question à laquelle je n'ai pas encore la réponse au moment de rédiger ses lignes: ne serait-ce pas eux qui font certains "vieux" morceaux de pop dans le film? (je dois revoir le film pour être sûr).

Un petit point acteurs: Nanoka Hara a été castée parmi 1700 personnes, et sa performance en tant que Suzume vous fera comprendre pourquoi. Elle est formidable dans ce rôle. En fait le cast est un peu inconnu (sauf Ryuunosuke Kamiki qui jouait Taki dans Your name et qui joue ici le personnage de Serizawa qui est ultra drôle). En tout cas tout ce casting est vraiment surprenant de justesse, même si le rôle de Sôta interprété par Hokuto Matsumura manque de présence dans l'histoire, mais c'est un autre problème.

  • Histoire

L'histoire va donc partir d'une lycéenne qui part au lycée sur son vélo, qui rencontre "un beau gosse" à la recherche de ruines et d'une porte (non, il ne recherche pas un club de vieilles milf). Suzume poursuit son chemin mais est forcément un peu intrigué, non pas par la porte mais par le "beau gosse", et donc elle décide de sécher les cours. "Ne faîtes pas comme Suzume, il pourrait vous arriver des problèmes" comme disent les profs, et ils ont raison car elle tombe sur une porte au milieu des ruines, et fini par l'ouvrir. Non ce n'est pas Mamoru Hosoda qui a écrit ce film, et pour éviter de trop parler du film lui même il est préférable de ne pas aller plus loin.

Ce court résumé ne permet pas de voir en quoi le film est intéressant, mais montre déjà un facteur bizarre du film: Suzume court après un mec plutôt que d'aller en cours! Bouhhhh. Mais bon admettons.

La vraie trame du film va donc se concentrer sur elle et sur son road trip à travers le Japon en quête de portes en lien avec des catastrophes, elle croisera forcément des gens à travers son voyage, des gens très gentil avec une fugueuse lycéenne (apparemment ils ont pas vu comment Higehiro s'est fait descendre par la bien pensance alors que c'est une belle histoire). Cependant le film va manquer de cohérence dans son récit, et bien qu'il soit un superbe hommage dans certaines scènes de souvenirs, il arrive à ces scènes en suivant la trame du voyage de Suzume qui se base sur quelque chose de plutôt léger et assez étrange. J'omets l'histoire du chat ici mais j'en parlerais en spoilers car c'est exactement la même chose que pour notre courageuse lycéenne qui finit avec des grosses bottes comme le chat botté (ou le chat potté, ou pottier je sais jamais). Coïncidence? Je ne crois pas! Bref le film parle de beaucoup de points et entame des fils rouge très fin par rapport à la lourdeur de son sous texte traité subliment. Je me trompe peut être mais je corrigerais lors du prochain visionnage alors.

Spoilers (ne lisez vraiment pas si vous n'avez pas vu le film ça vous gâcherait le visionnage):

Parce que ce chat, Daijin, il est juste complètement manipulateur sans aucun enjeu, en plus d'être un Dieu. Suzume le libère, il veut devenir son chat, transforme Sôta en chaise parce qu'il en a marre d'être la Pierre et qu'il veut être le chat de Suzume. Comme tout bon chat, il changera d'avis et Shazam, tout est redevenu comme au début. Pourquoi? C'est incohérent au possible, si la Pierre est sensée aider, il n'aurait pas fait la star d'Instagramchat. Il finira bien entendu par se sacrifier pour libérer la chaise qui redeviendra Sôta parce que Suzume était prête à se sacrifier pour un mec qu'elle a rencontré 3 jours plus tôt, et tout ça en ayant répété 350 fois qu'il ne pouvait pas redevenir la Pierre. Pas casse pied le chat. Tout ça pour au final "ah ben je peux pas être son chat? Oh ben je redeviens Pierre". Conclusion: les chats provoquent des tremblements de terre au Japon dès lors d'une lycéenne ne veut pas les adopter.

N'oublions pas Suzume, une fille courageuse mais qui tombe amoureux du beau gosse de service alors qu'il est la chaise que sa maman lui a fait et qu'il lui manque un pied. Je suis super ouvert mais à part être beau, ce gus n'a rien fait dans l'histoire, sinon vaguement guider Suzume parce que c'est elle qui fait toute l'histoire. C'est une héroïne, clairement un personnage génial, mais qui tombe amoureux de sa chaise. Y'a un petit mélange de sentiments confus là dedans, si bien que l'histoire d'amour m'est passé à côté, ou alors elle est tellement sans fondement et insignifiante que mon cerveau l'a cancel de lui même. Tout ça m'a agacé pendant le film, alors que les passages où les portes se font verrouiller sont magnifiques et troublant, et la destination de fin m'a fait comprendre le message du film...

Le film est cependant drôle et émouvant, mais pour ma part il l'est beaucoup moins que Your Name, qui prend vraiment aux tripes, et même que Tenki no ko qui est très fort par moment. Par contre c'est le seul film de Makoto Shinkai qui m'a fait penser à ce que l'auteur avait voulu faire entendre, et pour ça le film est son meilleur malgré les petits défauts en spoiler qui m'ont dérangés.

  • Conclusion

Suzume no Tojimari est finalement, après l'avoir vu deux fois (je voulais être sûr), un film de Shinkai San que je n'ai pas entièrement aimé et pour lequel j'attendais autre chose. Même s'il est assez personnel et qu'il s'engouffre comme dans une porte ouverte dans une remémoration des catastrophes ultra habile et très émouvante, il n'en reste que défaillant sur la trame principale avec une histoire plutôt maladroite, répétitive dans son second acte. Il lui manque la consistance de Your Name, sa unité parfaite de l'histoire et l'implication que l'on y donnait sans le vouloir. Ici et pour ma part, j'adore le personnage de Suzume, mais c'est tout. Je ne comprends pas l'origine de ses sentiments, même en essayant très fort.

Puis les personnages secondaires sont TRES secondaires, au point que finalement on pourrait facilement réduire le film de 45 minutes sans soucis et sans affecter la répétition "rencontre, résolution d'un problème, Suzume franchit un niveau". Et pardon à tous les chats qui me lisent, mais Daijin est un sale chat capricieux fait pour vendre du merchandising. Peut-être que ce film coche des cases (coucou le sponsoring Mac Do qu'on voit pendant 4 minutes) pour se faire financer, et qu'irrémédiablement Makoto Shinkai, "c'était mieux avant" comme je le crois à l'instant où j'écris cela. Mais je crois que non et j'ai hâte de revoir l'ami des trains retenter une aventure, quitte à encore la revoir deux fois, car même si je suis un poil deçu, c'est un beau film hommage avec une petite nana courageuse pour illustrer cela.

P.S: ne pas reproduire ni jeter sur la voie publique

P.P (pas Garcia) .S: en Bluray 4k ce film sera superbe, j'ai hâte!

P.P.P.S: Je préfère Suzume à Mitsuha néanmoins

P.P.P.P.S: notez que Suzume m'a vallu des insultes (des gus me qualifiant d'attardé) sur Twitter car j'ai dit que c'était un bon film et qu'il n'était un film pop corn (en opposion à des films d'animation par exemple plus accessible). Vu que leur opinion était que c'était le pire film depuis 10 ans, on m'a parlé comme à de la merde avec zéro nuance ni dialogue possible, des gens tolérants et ouverts au dialogue en somme. Bref sachez que ce film a des "haters" ultra vénères qui vous cracheront à la gueule parce que leur opinion est la seule valable malgré une bonne critique presse et spectateur. Bref.

notludovic
8
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le 4 mai 2023

Critique lue 127 fois

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