O.F.N.I.
Visuellement impressionnant, Tetsuo a ouvert des portes aux réalisateurs cultes contemporains. Que ce soit Cronenberg, Fincher ou certains frenchies comme Noé ou Kounen, ils sont nombreux à s'être...
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le 9 avr. 2013
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Ca y est, j’ai fait mes devoirs du cinéphile hétéroclite et je me suis posé devant Tetsuo, film que je renâclais à voir depuis des années mais que l’acquisition en début d’année d’un coffret reprenant dix œuvres de l’étrange corpus de Shinya Tsukamoto m’a enfin forcé à voir.
Et je dis bien forcé, car la bonne note que je lui attribue, c’est en qualité d’objet unique et objectivement intéressant, et nullement en termes de plaisir éprouvé lors de la séance. Pensez Salò ou les 120 journées de Sodome : une vision désagréable à dessein qui marque la rétine et l’esprit longtemps après coup car loin d’être vaine.
Je ne peux donc recommander de s’atteler à Tetsuo qu’avec des pincettes, car ce ne sera clairement pas la tasse de thé du tout venant.
Si vous n’aimez pas l’expérimental par exemple, passez votre chemin. Ici pas de scénario, un ensemble quasiment mutique, et une emphase absolue sur le sensoriel. Et lorsque la sensation est gerbante, jusque dans la caméra portée de façon balbutiante et la frénésie épileptique du montage qui vient faire dégouliner la stop motion qui peuple la quasi intégralité du métrage, ça secoue. On est dans le fauché qui s’assume et en joue pour être encore plus cradingue. Dans l’expérience punk, cyberpunk, sur tous les postes de la production (la majorité étant occupés par Tsukamoto en personne).
Disons que le plus dérangeant n’est pas de voir un type se faire sodomiser par une foreuse métallique en donnant dans le regard caméra, ou autres viols mécanisés plus ou moins violents, mais bien dans les approximations des effets qui fleurent bon la pâte à modeler boursouflée accolée à du bric-à-brac chiné dans une décharge, et la suffocation des comédiens, parallèle à celle du spectateur. De quoi faire passer Titane pour un épisode des Teletubbies (quoique, j’ai toujours trouvé ces personnages extrêmement angoissants dans leurs visages figés, leurs couleurs monochromes, et leur adoration d’un visage de bébé flottant sans corps dans le ciel…).
Mais à l’inverse de The Adventures of Denchu Kozo, moyen-métrage du cinéaste qui ouvrait le bal, Tsukamoto se focalise ici sur un nombre restreint de thématiques pour un ensemble un chouïa moins chaotique.
Les frustrations sexuelles, les névroses de la bureaucratie, la culpabilité dévorante de l’inaction face à une Apocalypse sociétale qui s’est faite dans la douceur, autant de pistes qui mènent à la nécessité de renaître dans une fureur motorisée à l'expressionnisme extrême. Car c’est bien d’extrêmes qu’il s’agit, reléguant les fétiches SM de Clive Barker à du porno vanilla. Mais doit-on vivre pour les extrêmes, ou user de l'extrémisme pour vivre?
Un questionnement que me semble soulever Tetsuo sans que je n’y trouve de réponses si ce n’est celles de la subjugation par la douleur, la sexualité et la métamorphose Cronenbergienne des corps.
Toujours est-il que l’heure fut éprouvante, mais que j’y reviendrai. Par la suite, Body Hammer, et par le reste de la filmo de cet étrange cinéaste. Mais avec parcimonie. On va égrener les visionnages dans le temps. Si Tetsuo a su me piquer au vif, je n’en suis pas encore à me lâcher pleinement dans le masochisme. Pour la culture donc, mais avec modération.
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Créée
le 22 juil. 2025
Critique lue 9 fois
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le 9 avr. 2013
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