Et ils remettent ça en 2015 les cons !

Pour bien comprendre l'impact de ce film sur ma modeste personne, il me faut préciser quelque chose : je suis une véritable quichasse concernant la finance. Pire. Je déteste ça. J'y comprend rien et mon esprit est hanté par des images bien clichées de costards stressés, de magouilles et de millions de pépètes complètement virtuelles capable de disparaître d'un claquement de doigts.
Ensuite je n'ai rien lu sur ce film avant de le voir. Mieux : je ne savais même pas que ce film allait sortir. Un jour j'ai vaguement entendu parler d'un film avec Brad Pitt. Soit. Maintenant, allons plus loin. Le film s'appelle le "Casse du siècle". Avec Brad Pitt.
Vous y êtes ?
Je sens que ça cogite.
Oui, madame, monsieur, c'est ça.
Je m'attendais à un truc du genre Ocean Eleven.
Avouez que je cumule.

Je vous laisse donc imaginer la tête que j'ai tiré quand le film a commencé.

Et pourtant il y a eu ce fameux passage plein de gentillesse qui m'a demandé si je me sentais perdu, si je me sentais idiote. Oui Monsieur, c'est le cas. Mais brave comme il est il m'a rassuré et m'a présenté une belle blonde dans son bain sirotant une coupette de champ'. Rassurée, j'ai pris le film autrement. Acceptant mon manque de connaissance, je me suis concentrée comme à l'école et j'ai bien suivie.

Et je dois dire que j'ai été (très) agréablement surprise ! La narration mélangeant à la fois film, documentaire et récit de vie est vraiment super. Les personnages arrivent à être réalistes sans tombés dans d'énormes clichés même si je m'interroge encore sur les deux minets pseudo-beaux gosses du milieu du film. Malgré le thème pas forcément évident, le film est tourné de telle façon qu'il est pas possible de s'ennuyer. Certains scènes sont vraiment drôles, d'autres franchement déprimantes.

Ca me tue. Tout comme l'horrible sentence de Brad Pitt : 1% de chômage supplémentaire, c'est 40 000 morts en plus. Je ne sais pas d'où sort ce chiffre. Vrai ou non, il m'a glacé. Histoire de se remonter, on nous propose des instants bien couillu du genre la conférence de Vegas.
Je dois dire que j'ai aussi beaucoup aimé les petits moments didactiques avec le cuistot et Selena Gomez. Très bien fait, ils apportent un coup de frais sans couper le film et nous permettent de souffler un peu.

Autre point que j'ai particulièrement apprécié : ils y vont franchement. Pour une fois j'ai eu l'impression de me trouver devant un film qui en veut et qui ne se contente pas d'un politiquement correcte. On dénonce carrément, on montre du doigts les pourris. Ceux qui ont lancé ces prêts toxiques et qui ont continué d'en vendre en fermant les yeux. Et ceux qui ont "shorté" ces prêts. Voyant que ça allait se casser la gueule à un moment donné, on décidé de se faire du fric dessus. Et en même temps, on fulmine. Si ils ont pu le prévoir peut-être qu'on pouvait faire quelque chose ? Pire, et qui me met vraiment hors de moi, il semblerait que la situation soit plus ou moins proche de la crise des 1930. Ca nous retombe sur la tronche en 2008 et ils remettent ça en 2015 ?!

Le fait que les hommes tirent peu de profits des leçons de l'Histoire
est la leçon la plus importante que l'Histoire nous enseigne. (Aldous Huxley)

A méditer.

Puis j'ai eu la nausée quand on nous dit que de toute façon ça allait retomber sur les pauvres et les immigrés. J'ai pensé à des Gros Cons, qui méritent bien le majuscule à défaut de les nommer. La nausée m'est revenu quand on apprend que Docteur Michael Burry parie sur autre chose : l'eau.

Je dois dire que c'est une bonne surprise. Qui a eu l'immense mérite de me faire rire et cogiter en même temps.