Spielberg est un magicien.

Il a élevé son cinéma au rang d'art à la fois sur le plan technique et émotionnel.

Si c'était un mathématicien, il serait le champions des équations.

Si c'était un archer, il serait le cupidon des émotions.

Brillant dans sa mise en scène, son récit autobiographique est poignant.

Chaque thématique traversée dans le film est palpable : l'enfance, le rapport aux parents, l'école, les premiers amours mais surtout, le cinéma.

Après tant d'années, le maître rend homme a ce qui la construit. Il a fait des films sa vocation.

A travers ses yeux de gosses, la fascination pour la pellicule naît dans la captation de moments qui deviennent intemporels.

Raconter des histoires, c'est facile. Bien les raconter, c'est une autre histoire.

Des premiers moments passés en famille aux westerns a petit budget, le jeune Sam Fabelmans capture dans sa caméra des moments qui mis bouts à bouts forment un récit unique.

Car chaque prise de vue, chaque angle, chaque regards, chaque couleurs témoignent d'un message que souhaite retransmettre aux autres le jeune cinéaste.

Télescopés dans son enfance, chaque films font échos a des périodes de sa vie.

Dans le chaos qu'est le présent, filmer apparaît comme une parenthèse ou il prend le contrôle, durant lequel revisionner chaque moment est possible pour redonner la vie a ce qu'on pourrait croire éphémère.

Dans sa mise en scène, Spielberg prouve qu'il a roulé sa bosse : brillante, chaque plan est une merveille d'idée de conception.

En témoigne le dynamisme du récit qui tantôt s'emballe comme une danse de West Side Story, plus tard sera d'une infinie poésie comme le fut E.T.

La ou je ne m'attendais pas a voir un tel niveau d'émotion, c'est bien dans l'affiliation fils - parents avec une relation fils-mère d'une tendresse rarissime. On embrasserait les étoiles tant Michelle Williams (qui représente l'art et la folie au sens noble du terme) transcende le film de par sa présence, ses doigtés de piano, ses blagues loufoque ou sa mélancolie amoureuse.

Et bien que tout semble graviter autour de Sammy et famille, la galerie de personnages secondaires est pléthorique tout en gardant une finesse d'écriture qui les rend tous uniques.

Il faudrait encore beaucoup de lignes pour décrire la séance que je viens de vivre.

Je dirai pour l'instant que s'il existait des essuis glaces pour les yeux, j'aurai aimé en avoir pour que mes larmes ne noient pas mes yeux comme ils l'ont été pendant 2h30. J'ai en même temps tellement souri devant la tendresse des personnages que j'aurais pu toucher 1 million d'€ en sponsoring pour Colgate.

The Fabelmans est au cinéma ce que la caméra est à Spielberg : ce cadeau que l'on nous a offert un jour et qui ne nous quittera plus jamais.

Félix Leloup

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